éditions Théâtrales Jeunesse

Amour et Merveilles

de Stéphane Jaubertie

Carnet artistique et pédagogique

De nombreux moments de la pièce sont pris en charge par la voix didascalique (passages d’une histoire à l’autre, passages importants ou de transition pour les personnages). Points de bascule dans la structure de la pièce, la question se pose de la mise en jeu de ces écrits particuliers, qui ne sont ni dialogue, ni tout à fait récit.

Recourir alors au théâtre-image semble ici intéressant. En effet, cette technique initiée par Augusto Boal au Théâtre de l’Opprimé, puis développée pour les ateliers de théâtre par Bernard Grosjean, permet travailler sur la dimension symbolique des différentes scènes. Des références à ce sujet sont disponibles en annexe.

Pour réaliser du théâtre image, un groupe de joueur·reuses doit modeler une image, à partir d’une thématique ou d’un mot, avec les corps des joueur·reuses présent·es dans l’espace. Cette image est vivante, mais doit être fixe et muette. Il est possible d’avoir recours à des accessoires.

Cet exercice permet une compréhension du texte : Comment exprimer émotion sans user de la parole ? Quelle incidence a mon corps dans l’espace ? Comment symboliser une situation ? un ressenti ?

On peut choisir au préalable quelques extraits. Le travail de réflexion peut se faire en petits groupes autonomes (5 personnes maximum). Chaque groupe aura en charge de réaliser une image (c’est-à-dire un tableau) représentant un moment choisi du texte de la voix didascalique. Il présente ensuite sa proposition au reste de la classe. On peut faire travailler tous les groupes sur le même passage du texte afin de donner à voir et analyser les différentes versions, pour améliorer et en choisir une.

Quelques exemples de ce que l’on peut représenter dans cet extrait suivant (p. 47-48) :

Bonne nuit, jeune fille. Laissons-la dormir un peu. Et allons par là, un peu plus loin. Ici. Près de cet enfant seul. Tu ne le vois pas ? Non ? Alors écoute. Il était une fois un enfant unique. N’a ni frère ni sœur, ni ami. Il est unique et surtout seul. (…) Il y a des enfants qui n’ont pas de chambre, et d’autres qui en ont trop. (…)

Qu’est-ce qui se dégage de la lecture en totalité de cet extrait ? De quoi parle-t-il principalement ? Il faut essayer de trouver un mot fort, une thématique, par exemple la solitude, le délaissement, la famille séparée, le manque d’amour, etc. Les différents groupes auront peut-être une perception différente de l’extrait. En suite, on essaie de traduire ce thème en symbole.

Quel est le symbole d’un enfant balloté entre différentes maisons ? Cela peut être un enfant avec une valise à la main, seul au centre d’un demi-cercle qui pourrait représenter sa famille… À chaque groupe son imaginaire.

Ces images pourront être incluses dans une mise en scène du texte : on peut imaginer qu’un ou plusieurs élèves prennent en charge le texte didascalique pendant que d’autres viennent construire leur image symbolique. Au besoin, un seul passage peut donner lieu à plusieurs images qui se succèderont.