éditions Théâtrales Jeunesse

Au pont de Pope Lick

de Naomi Wallace

Carnet artistique et pédagogique

Pour renforcer la volonté d’exister devant les autres, on peut proposer de se placer en deux lignes. Chaque participant d’une ligne doit dire, à la personne directement en face de lui dans l’autre ligne, sa phrase de sorte d’être entendu du partenaire qui se trouve en face. Chacun doit donc couvrir le bruit de la voix des autres et se faire comprendre à distance. On fait le bilan au bout de quelques minutes de ce que les participants de la ligne qui écoutaient ont entendu et retenu de la phrase qui leur était adressée.

On demande aux élèves de se déplacer sur le plateau sans fixer les autres du regard mais en se concentrant sur eux-mêmes et sur leur phrase. Ils sont amenés à dire plusieurs fois leur phrase pour eux-mêmes tout en continuant à se déplacer. On peut leur demander de la dire à voix basse puis de la dire de plus en plus fort jusqu’à atteindre une cacophonie.

Puis on leur demande de s’arrêter sur le plateau en occupant tout l’espace. On propose de se déplacer l’un après l’autre pour aller tout près d’un autre participant lui dire sa phrase à lui seul comme une confidence. Attention, la consigne est de rester audible pour l’ensemble du groupe. L’un commence au hasard l’exercice et reste à côté de celui à qui il vient de s’adresser. Celui qui a reçu la phrase part à son tour et ainsi de suite jusqu’à ce que tout le monde ait reçu et donné sa phrase.
On propose aux élèves de reprendre de façon neutre les déplacements sur le plateau sans fuir le regard de l’autre quand on le croise, et comme toujours dans ce genre d’exercice en veillant à l’équilibre du plateau.

Au claquement de mains, tous s’arrêtent, un élève qui se sent prêt dit sa phrase à la cantonade ; il s’agit de la dire pour qu’elle soir comprise et frappe les esprits des autres afin qu’ils la retiennent. Il faut trouver de quelle manière la dire pour qu’on n’oublie pas cet instant ; chacun doit comprendre qu’à ce moment-là, il est la plus importante personne du monde, sa phrase est la chose la plus importante qu’il ait envie de dire aux autres. A la fin de l’exercice, on demandera aux uns et aux autres si certaines phrases ont été retenues ; il est intéressant de voir ce qui a permis chez certains qu’on se souvienne de leur phrase (l’intonation, la modulation de la voix, l’articulation, un geste, un regard). Dans cet exercice, on travaille l’adresse à tous.