éditions Théâtrales Jeunesse

1) Du texte

On reprendra ce même passage de la scène 15 mis en voix mais on invitera maintenant à lire la scène debout, puis en marchant, comme si tous·tes cherchaient l’ours. On s’arrêtera de marcher pour les répliques de « TOUS » et on s’adressera alors directement au public groupé comme un chœur.
Observez comment la force et l’expression de la scène augmentent. Il faut donner l’impression que ce ne sont pas seulement 4 ou 8 personnes qui cherchent l’ours, mais qu’elles sont très nombreuses.
Vous pouvez bien sûr répartir le texte entre 10 acteur·rices ou plus, mais veillez à ne pas perdre le rythme et le dynamisme. Tout le monde doit toujours rester dans l’action.


2) Au-delà du texte : tous pour un, un pour tous

Objectif : après cette 1ère exploration de la forme chorale sur le texte, il s’agira ici que les élèves s’approprient le propos de Jens Raschke, pour l’éprouver, ici et maintenant.

Cette proposition s’appuie sur la section E. « Que faut-il faire ? » de la partie « Cheminer au cœur du texte ». Cet exercice théâtral peut être une approche pour acquérir un sentiment de courage civil et s’y exercer.

Pré-exercice  : jeu de la bouteille sâoule

La classe se divise en groupes de trois. Un enfant se tient entre deux autres enfants et se balance légèrement en avant et en arrière (comme une planche). Les deux autres enfants se tiennent devant et derrière l’enfant qui se balance et lui touchent légèrement les épaules, afin qu’il se sente en sécurité et ne s’écarte pas de son axe. Lorsqu’il se sent en sécurité, il peut prudemment se laisser tomber, un peu, en veillant à ce que la planche (qu’est son corps) ne se plie pas et soit bien rigide. De cette façon, son axe le fait doucement basculer en avant et en arrière sans qu’il ne tombe ou ne doive faire un pas.
Puis faites une rotation jusqu’à ce que tout le monde ait pris le rôle de la planche au moins une fois.

Exercice

Première étape : les élèves se déplacent librement dans toute la salle. Lorsque quelqu’un crie « je tombe ! », quelques enfants se rassemblent immédiatement en cercle serré autour de cet enfant et l’empêchent de tomber. Les autres se figent et regardent ou aident si besoin.

Deuxième étape : même principe qu’avant sauf qu’au lieu d’empêcher la chute, ils/elles accompagnent l’enfant jusqu’au sol et le déposent soigneusement. L’enfant se relève et tout le monde continue à circuler.

Comment vivez-vous cette expérience ?
Est-ce que c’est difficile ? Si oui, pourquoi ?
Quelles sont vos émotions lorsque vous faites cet exercice ?


3) Combattre ou fuir - freeze, fight or flight

Qu’est-ce que freeze, fight or flight ?
Nous connaissons tous·tes ce sentiment : la peur nous envahit, nous transpirons, nous avons une boule dans la gorge, nous sommes figé·e sur place. Et puis, nous réagissons souvent de manière instinctive, le corps prend le dessus et il « agit » pour nous.

L’état de lutte (fight) ou celui de fuite (flight) peut se produire en cas de danger, de menace et de peur. Une autre réaction est également courante, c’est l’état de paralysie (freeze). Ces mécanismes de réaction s’observent particulièrement bien chez les animaux.
Si l’on veut comprendre les termes dans un sens plus large, la fuite comprend également le fait de détourner le regard, de se mentir à soi-même et aux autres, de faire semblant de rien et de continuer de vivre normalement comme si de rien n’était.

Objectif : ressentir et vivre par le jeu théâtral les trois mécanismes de réaction à la peur à travers son propre corps. Ce jeu de réaction porte sur la prise de responsabilité, sur l’intervention impérative lorsque quelqu’un a besoin d’aide et sur la confiance mutuelle
Lieu : Salle de classe ou salle de sport

On pourra demander préalablement aux enfants quelles réactions ils ont déjà pu observer sur des animaux lors de promenades en forêt ou de randonnées en montagne ? À laquelle des trois types de réaction attribueraient-ils les oiseaux, les lapins, les écureuils, les lézards, les poissons ou les cerfs ?

Procédé du jeu : pour créer cette situation, tout le monde se tient debout dans un très grand cercle, tourné vers l’extérieur. Un premier groupe (5 à 8 élèves) se tient au milieu du cercle, ce sont les enfants « menacés ». Ils choisiront tous, une façon de réagir au danger fuir, se figer ou affronter se battre. Ensuite, chacun mimera une activité, par exemple passer l’aspirateur, couper du bois... Les autres enfants du cercle incarnent le danger et sont les « enfants dangereux·ses ». Au signal (par exemple, frapper une fois dans les mains), les « enfants dangereux·ses » se tournent tous·tes brusquement vers le centre, fixent du regard les enfants du centre et commencent à se déplacer lentement vers elles/eux.
Instruction pour les enfants « menacés » : laisser le danger approcher le plus possible comme s’ils voulaient tester combien de temps ils peuvent supporter la tension croissante.

Reprise : rejouer ensuite cette séquence avec les deux autres réactions possibles. Qu’est-ce que cela fait ? Se sent-on faible ou fort ? On demandera aux enfants : Comment est votre respiration, votre rythme cardiaque, votre regard ? À quoi pensez-vous pendant ces secondes ? Quand avez-vous ressenti cela dans votre vie ?

ATTENTION : pour la réaction de « lutte », demander aux enfants de choisir, de ne pas toucher les « enfants dangereux·ses », de les regarder droit dans les yeux et mimer les mouvements de combat.