éditions Théâtrales Jeunesse

À la prise en main de l’ouvrage et à son observation, différents élément nous interpellent. Pourquoi ce titre si long ? Qu’évoque-t-il, au-delà du sens des mots ?
On peut remarquer que ce long titre participe au brouillage des sens voulu par l’auteur. Sans savoir ce qu’a vu ce rhinocéros, il suffit de lire le résumé en quatrième de couverture pour en comprendre l’enjeu : cela l’a tué. Notre curiosité a alors besoin d’être assouvie : quoi donc qui puisse être observé suffit à tuer ?
Pour les plus jeunes ignorant la réalité historique évoquée, on pourrait choisir d’éviter la lecture de la quatrième de couverture qui nomme la Shoah. L’on peut opter pour le dévoilement progressif par informations successives de ce qui se passe de l’autre côté de la clôture, jusqu’à pouvoir lui mettre un nom et l’accompagner de connaissances historiques : un camp de concentration. Ainsi, comme l’auteur l’a voulu, les enfants balanceraient entre le conte naïf et le conte noir.

Sur les première et quatrième de couverture, observons les couleurs : du noir, du blanc. Cela évoque la froideur et la brutalité, voire la cruauté, des thèmes qui seront abordés dans le texte.
Les ballons, caractéristiques des ouvrages de la collection "Théâtrales Jeunesse", encerclent le titre, créant une sensation d’étouffement et d’emprisonnement. Cet élément de paratexte renvoie à la situation des "rayés", c’est-à-dire de toutes les personnes envoyées en camp de concentration. On remarquera également les petits ronds blancs, tels des yeux qui surveillent ou qui voient (rappel des deux verbes du titre : "voir" et "regarder").