éditions Théâtrales Jeunesse

Cent culottes et sans papiers

de Sylvain Levey

Carnet artistique et pédagogique

Application en classe entière, sur les quatre premiers fragments

Le rapport au rythme et à la musicalité n’exclut pas que ce texte de théâtre soit également fortement ancré dans une esthétique du tableau, de l’image. Dans le prolongement du travail précédent, on proposera aux élèves de s’interroger sur la manière de donner à voir ce qui constitue la base dramaturgique de cette pièce, à savoir la monstration* des différents vêtements. Pour cela on va leur proposer d’apporter des vêtements pouvant correspondre à ceux qui sont évoqués dans les quatre premiers fragments, pour rester sur cette partie du texte.

La technique de travail pourra consister à reprendre l’association des deux techniques de mise en voix explorées plus haut mais en leur ajoutant des essais liés au placement dans l’espace et à la proxémie, en appui sur des vêtements.

Comme dans le travail de mise en voix, il serait intéressant d’explorer deux techniques différentes : dans le premier cas, il y aura effectivement des vêtements. Dans le second cas, après les avoir utilisés on les supprimera mais en gardant une partie des gestes, placements, déplacements qui avaient été trouvés en appui sur ces vêtements. On se rendra ainsi compte que certains fragments se distinguent car ils ne font pas référence explicitement à un vêtement, ainsi le fragment 4.

Si l’on essaie ensuite d’allier les deux choix du vêtement présent et absent, le travail sur le fragment 3 pourrait donner lieu à des recherches passionnantes autour de la cagoule : quand la voit-on ? Est-elle présente dès le début ? On pourrait en effet imaginer, « effet Tartuffe », qu’on en parle pendant un long moment sans qu’on la voie, et elle pourrait apparaître soudain au moment où le questionnement de l’enquête démarre :

Elle est à qui ? (p. 10)

pour ensuite passer de mains en mains, ou se démultiplier en autant de cagoules qu’il y a d’élèves….

Bilan esthétique : des références pour l’enseignant, à mettre à la portée des élèves

Ce travail donnera l’occasion, même avec des plus jeunes, de se questionner sur la place de l’objet dans le théâtre, ce qui engage de fait une réflexion sur les différentes sortes de mises en scène, du naturalisme à la théâtralisation. Se reporter à la typologie de Pavis dans son ouvrage L’Analyse des spectacles (Armand Colin 2005, p. 194) et à l’adaptation qui en a été proposée dans l’ouvrage de Marie Bernanoce, Écrire et mettre en espace le théâtre, CRDP de Grenoble / Éditions Delagrave, 2002, p. 117. Voir aussi dans cet ouvrage, p. 60, le résumé de la question du rapport à l’objet au théâtre présenté par Jean-Pierre Ryngaert dans Le Jeu dramatique en milieu scolaire, De Boeck Université, Bruxelles, 1991, p. 41-42.