éditions Théâtrales Jeunesse

Costa le Rouge

de Sylvain Levey

Carnet artistique et pédagogique

Dans la scène 26, les parents assistent impuissants au « rendez-vous de Costa avec l’Histoire » ou Costa rêve-t-il cette scène en présence de ses parents ?

Cette scène peut être mise en scène de plusieurs façons et il serait sans doute très productif de former des groupes de six élèves environ et de leur proposer un essai libre de représentation de cette scène.

Pour notre part, nous avons fait le choix de privilégier le théâtre dans le théâtre au sens où il est défini par Anne Ubersfeld dans le dictionnaire de P. Pavis déjà cité ci-dessus.

« Il y a théâtre dans le théâtre lorsqu’un élément théâtral est comme isolé du reste et apparaît à son tour comme l’objet du regard des spectateurs situés sur la scène, quand il y a à la fois sur la scène des regardants et des regardés, quand le spectateur de la scène voit des comédiens en face d’un spectacle que lui-même regarde aussi. »

En effet, on peut imaginer soit que Costa fait un simple récit devant ses parents ; mais progressivement il vit, revit ou imagine si bien la scène qu’il s’identifie au héros révolutionnaire qui sommeille en lui.

On peut aussi imaginer que dès le début, Costa joue la scène tout en la racontant, devant ses parents médusés. Le temps de l’enterrement est interrompu par cette utopie grandiose où se mêlent récit et action.

Costa s’imagine devant un parterre de militants révolutionnaires. Il fait les gestes : s’approcher du micro, le prendre, haranguer le peuple, chanter des chants révolutionnaires devant la foule qui reprend en chœur. Cette foule qu’il galvanise est censée être présente sur scène, ou du moins dans son imagination et c’est en cela qu’on peut y voir un phénomène de théâtre dans le théâtre.

La prise de parole de Costa peut devenir un jeu de rôle. Les élèves volontaires peuvent s’y essayer chacun à leur façon. Il faut composer un personnage avec une grande énergie physique et vocale. C’est un vrai travail d’acteur qui se construit à partir de l’observation en classe de films ou de documentaires sur des grands hommes politiques, de grands personnages révolutionnaires, de grands tribuns.

L’autre intérêt de cette scène est le passage de la voix parlée à la voix chantée. L’enseignant peut faire écouter les chants révolutionnaires auxquels le texte fait référence : la chanson chilienne, L’Internationale et la chanson italienne Bella Ciao et éventuellement faire apprendre les premiers couplets en classe.

Si Costa vit la scène en direct, le chœur peut être sur scène, symbolisant la foule et reprendre en écho les paroles de Costa.
Si cette scène est plus rêvée, on peut entendre une voix off à partir d’un enregistrement fait en classe préalablement.

La dernière intervention de Costa casse le jeu dans le jeu. L’acteur qui joue Costa doit assumer cette rupture de rythme et revenir à un jeu plus quotidien.