éditions Théâtrales Jeunesse

Jojo au bord du monde

de Stéphane Jaubertie

Carnet artistique et pédagogique

Travail particulier mené sur 3 fragments :

  • « Je suis une vieille passoire… », page 27.
  • « Vache de Grande Peur… » page 31
  • « En sortant de la forêt… » page 57.

Objectif : Comment redonner vie à ces mots écrits ? Comment rendre perceptible la matière de la langue et des mots ?

Exercices préparatoires :

Sensibiliser les élèves à la posture à adopter lors de l’exercice de lecture.
Choisir la posture la plus agréable, il faut juste se tenir de manière à voir l’auditoire et à en être vu dans le simple objectif d’en être entendu. S’adresser à cet auditoire : travailler la direction du regard, du corps.
Se tenir bien droit, le dessus de la tête comme tiré par une ficelle, les épaules sont détendues et les mains posées sur le pupitre.
Proposer aux élèves quelques exercices respiratoires afin de détendre le diaphragme (respiration ventrale) et de poser la voix.
Adopter la voix de manière à être entendu de l’auditoire ; lui donner suffisamment de puissance en articulant chaque mot en travaillant les respirations.
Travailler l’attaque de la phrase, du mot : trouver et maintenir le bon niveau de voix et de tension.
Mordre dans les mots, les mastiquer de manière à les prononcer correctement. Travailler les mots comme si on les découvrait pour la première fois. Exagérer les mécanismes de l’articulation : dire au ralenti chaque syllabe du mot ou encore mimer les syllabes des mots sans les prononcer en exagérant l’articulation. Placer sa voix dans les hauteurs ou au contraire dans les graves, jouer à articuler en murmurant, en râlant, en riant, en criant… S’exercer sur la première liste de mots page 27 : deux personnes face à face se disent ces mots les uns après les autres.
Prendre une inspiration lente et profonde : prononcer un maximum de mots sur l’expiration, s’exercer sur la tirade de Billy-Juan. Se placer en cercle et se répartir les propositions : un signe de ponctuation indique un changement de lecteur. Lire ces propositions en accélérant le rythme et en augmentant l’intensité ; puis ralentir progressivement le rythme et prononcez ces paroles d’une voix monocorde. Repérer le rythme de la phrase.

Second exercice : travail sur l’extrait page 31

Les élèves se regroupent par binôme et se placent au fond de l’aire de jeu. Le binôme s’adresse au public, comme si la Grande Peur était présente dans cet auditoire. Chaque mot prononcé constitue une progression dans l’espace, dans l’intensité et dans l’émotion. Plus le binôme avance, plus l’émotion ressentie, plus la colère augmente, devient libératrice, jouissive. Le binôme termine face public, sur le devant de la scène, en prononçant le dernier mot de la liste et avec le sentiment d’avoir vaincu, repoussé cette peur.
Ne pas dire la colère ou la peur mais la jouer, ce qui est difficile puisqu’il faut trouver l’état. Proposer des exercices où les élèves apprennent le lâcher-prise. Décomposer toutes les articulations du corps pour que les élèves saisissent que chaque partie du corps peut jouer le sentiment, chaque partie peut et doit être sollicitée pour jouer, montrer cette émotion. Jouer sur le degré. Chaque pas en avant/en arrière constitue un degré supplémentaire dans l’émotion vécue.