éditions Théâtrales Jeunesse

Les Cahiers de Rémi

de Dominique Richard

Carnet artistique et pédagogique


[(Carnet pédagogique rédigé par Johanna Biehler, docteure en langues et littérature française, enseignante et dramaturge. Carnet publié en septembre 2017.)]

L’œuvre

Grosse Patate, Rosemarie, Hubert… autant de personnages de la saga des âges transitoires de Dominique Richard. Rémi, le souffre-douleur, a grandi lui aussi. Ses différents cahiers (de classe, de renoncements, d’expériences…) confient son passage de ses onze ans à ses vingt ans  : les préoccupations scolaires sont vite remplacées par la découverte de l’amour et par des revendications pleines de colère et d’espoir. Ses parents, ses amis, ses amours et des inconnus croisés gravitent autour de la planète Rémi, dans une danse émouvante à laquelle nous assistons avec plaisir.

Par une langue toujours aussi inventive et simple, Dominique Richard s’émancipe des situations quotidiennes et cocasses. Un détour poétique empreint de philosophie. Les cahiers dessinés par Vincent Debats parachèvent une œuvre touchante de sincérité et d’intelligence.

L’auteur

Après des études de philosophie, Dominique Richard (Fontenay-aux-Roses, 1965) reçoit une formation de comédien à l’école du Théâtre national de Strasbourg, puis il joue au théâtre et met en scène plusieurs textes. En 1998, il écrit et crée sa première pièce, pour enfants, Arakis et Narcisse, qui est publiée en 2002 dans la collection « Théâtrales Jeunesse » sous le titre Le Journal de Grosse Patate. Celle-ci est sélectionnée en 2004, 2007 et 2013 par l’Éducation nationale comme œuvre de référence pour le cycle 3 du primaire et inaugure un cycle d’écriture, « La Saga de Grosse Patate », qui met en scène les camarades de la petite fille ronde et douce  : Les Saisons de Rosemarie (2004, sélectionnée en 2013 par l’Éducation nationale comme œuvre de référence pour les collégiens), Les Ombres de Rémi (2005), Hubert au miroir (2008, sélectionnée en 2013 par l’Éducation nationale comme œuvre de référence pour les collégiens), Les Cahiers de Rémi (2012) et Les Discours de Rosemarie (2016).

Dominique Richard est aujourd’hui l’auteur d’une douzaine de pièces, la plupart pour jeunes publics. Elles abordent souvent la fantaisie et les mondes intérieurs de l’enfance et évoquent la difficulté de grandir.

Dominique Richard s’engage régulièrement dans des projets d’animation autour de l’écriture, en direction de publics jeunes ou en difficulté. Depuis 2010, il est artiste associé du Collectif Râ, Théâtre en Chemin (Joué-lès-Tours), au sein duquel il met en scène ses textes et d’autres auteurs jeunesse.

L’illustrateur

Plasticien et scénographe, Vincent Debats (Sarcelles, 1970) s’est formé à l’École supérieure des arts appliqués Duperré à Paris et à l’école du Théâtre national de Strasbourg, section scénographie-peinture. Au TNS, il a été formé entre autres par Yannis Kokkos et Guy-Claude François. En tant qu’assistant scénographe, il a travaillé avec Jacques Voizot, Daniel Janneteau et Laurent Peduzzi. Il a ensuite multiplié les expériences en scénographie. Il a notamment travaillé avec Joël Jouanneau, Daniel Girard, Jean-Gabriel Nordmann, Michel Galabru, Madeleine Gaudiche, Isabelle Pietra et Sélim Alik. Il signe la scénographie des spectacles mis en scène par Dominique Richard.

En tant que plasticien, il a participé à une vingtaine d’expositions en France et en Europe. Plusieurs de ses œuvres ont fait l’objet d’acquisitions publiques. Ses dessins illustrent toutes les pièces de Dominique Richard publiées dans la collection « Théâtrales Jeunesse ».

Il est aujourd’hui artiste associé, avec Dominique Richard, au Collectif Râ, Théâtre en Chemin (Joué-lès-Tours), au sein duquel il exerce ses activités de scénographe.

Pour suivre ses actualités et son travail : https://www.vincentdebats.com/

Le carnet

Dominique Richard, avec Les Cahiers de Rémi, continue d’explorer l’enfance et les nombreuses difficultés inhérentes au fait de grandir, un travail commencé par sa première pièce de théâtre, Le Journal de Grosse Patate, écrite et mise en scène en 1998. Par la suite, l’auteur a consacré une ou plusieurs pièces à chacun de camarades de classe de Grosse Patate (Rosemarie, Rémi, Hubert).
Après Les Ombres de Rémi (dans Court au théâtre 1, Théâtrales, coll. « Jeunesse », 2005), l’auteur choisit de revenir sur Rémi, son personnage de « garçon à l’ombre de fille » (p. 122), mauvais joueur de foot et amoureux du bel Hubert. Le jeune garçon est maintenant un adolescent qui se voit confronter, de façon de plus en plus évidente, à l’éveil de ses sentiments et de son homosexualité.

La pièce est composée de fragments de dialogues et de monologues qui permettent au personnage de se confier sans gêne. Les dialogues sont des échanges entre Rémi (toujours présent sur scène) et d’autres personnages qui peuvent être récurrents ou n’être qu’une seule rencontre. Les scènes dramatiques sont entrecoupées d’illustrations de Vincent Debats qui accompagnent, avec humour et parfois un certain militantisme en faveur de la tolérance, Rémi dans sa découverte de sa personnalité et de son rapport aux autres. À chaque cahier correspond une étape du développement du personnage dans son passage de l’enfance à l’âge adulte.

Trois parties :

Les Cahiers de Rémi adopte une chronologie linéaire qui peut faciliter la compréhension des élèves lors d’une première lecture, peut-être par des morceaux choisis car certaines scènes, où la sexualité est abordée de façon directe, demandent à être réservées aux élèves les plus âgés. Ainsi, il pourra être préférable d’étudier les deux premiers cahiers avec des élèves de collège, les deux derniers cahiers seront abordés au lycée.

La difficulté de cette pièce réside plutôt dans sa structure fragmentée et les illustrations peuvent être un support de compréhension. Les personnages et leurs rapports avec Rémi sont aussi une clé de lecture pour une meilleure compréhension d’une pièce de théâtre, à la fois en tant qu’objet de lecture et de mise en scène.