éditions Théâtrales Jeunesse

L’Apprenti

de Daniel Keene

Carnet artistique et pédagogique

Un travail sur les didascalies est possible. Tous les éléments de texte qui ne sont pas des répliques. Les titres des scènes en font donc partie.

On peut demander aux élèves de repérer plusieurs choses :

  • Relever avec les élèves les indications de lieu : Sont-ils connus ? Inconnus ? Étranges ? Communs ? Etc. Demander une description de ces lieux peut être l’occasion de faire travailler les élèves sur l’écriture de description, ou de leur faire dessiner. L’objectif est que les élèves visualisent ces lieux.
  • Relever les titres des scènes : Comme précédemment, on peut ici travailler la rédaction. Cela peut prendre la forme d’un travail de description du temps qu’il fait au fur et à mesure des saisons, mais également de courtes narrations. On ne fait pas la même chose selon la période de l’année (on prépare la rentrée, on prend des vacances, on prépare les fêtes de fin d’année, on fête son anniversaire, etc.) Les élèves par groupes, peuvent se concerter pour définir ce que l’on fait durant le mois qui leur est attribué, et le restituer sous forme de narration en écrivant ce que ça leur procure comme sentiments ou sensations.

Cela devrait les amener à réfléchir à la notion de représentation. Dans la didascalie initiale, Daniel Keene écrit en effet : « On ne devra en aucun cas essayer de créer un environnement réaliste. »

Se prêtant toujours au jeu de suivre à la lettre les indications de l’auteur, il s’agit de ne pas reproduire trait pour trait sur le plateau les lieux tels qu’ils ont été imaginés par les élèves.

Comment peut-on représenter quelque chose, c’est-à-dire, comme l’écrit Keene dans la didascalie initiale, le « suggérer », le « figurer », le « refléter » ?

On peut par exemple demander aux élèves s’ils ou elles connaissent des allégories célèbres (la mort, la justice, le temps, etc.), travailler sur les liens entre l’image et l’idée abstraite qu’elle représente.

Passés ces symboles plus généraux, on peut se rapprocher des élèves, en leur demandant de trouver des éléments qui symbolisent leur maison, leur famille, leurs vacances, leur collège (ou la maison, la famille, les vacances, le collège).

On peut enfin chercher quels éléments de décor, quels accessoires, ou, comme le propose Keene, quels univers sonores ou quelles images à projeter sur un écran. Il s’agit ici d’essayer de réduire ces éléments au minimum (peut-être qu’un canapé seulement peut suffire à figurer l’appartement de Pascal, par exemple). L’important est que les élèves justifient leur choix, et qu’ils ou elles ne se remettent pas au hasard. Ne pas oublier que certains lieux reviennent plusieurs fois dans la pièce, à quelques mois d’intervalle. Ils ne seront donc peut-être pas représentés de la même manière au plateau. Peut-être que des costumes différents suffiront, cela peut aussi être évoqué par la lumière. Les élèves pourront proposer une description écrite de la scénographie, ou effectuer un travail de création sonore en lien avec la pièce (plusieurs sites internet proposent des banques de sons).

Si le travail sur la représentation met en avant le symbolique, il ne faut pas perdre de vue le concret de la pièce de théâtre. Si l’on symbolise un parc, c’est pour signaler au public que l’action se passe dans un parc et se l’imagine, avec la même simplicité que lorsque l’on lit dans le livre la didascalie « un parc » et qu’on se l’imagine. Connaître la symbolique du parc n’est pas nécessaire pour des comédien·nes, mais savoir que le personnage se trouve dans un parc peut modifier le jeu : les élèves peuvent en effet imaginer comment on parle, ou comment on se tient dans les lieux de la pièce (On ne parle pas de la même manière dans une église, ou au marché au milieu d’une foule). Est-ce qu’on parle fort, bas, de manière fluide, ou entrecoupée, etc. ?