éditions Théâtrales Jeunesse

Le Syndrome de Gaspard et autres Petites enquêtes sur la vie des gens

de Hervé Blutsch

Carnet artistique et pédagogique

Quels sont vos auteurs préférés ?

J’ai des périodes. En ce moment, je suis plongé dans Ramuz. Il faut lire Derborence, La Beauté sur la terre ou La Grande Peur dans la montagne. C’est un grand styliste, il a une poésie étonnante qu’il conjugue avec un sens du récit extrêmement efficace.

Vos héros/héroïnes de fiction ?

Arsène Lupin, peut-être ? Mais alors vraiment quand j’étais jeune.

Quelle musique écoutez-vous ?

Ces derniers temps je suis très Satie et pas mal Shellac.

Quelle musique écoutiez-vous au moment d’écrire le texte ? Ou bien travaillez-vous dans le silence ?

Ça dépend. Parfois je choisis un truc très précis qui correspond au rythme que j’entrevois pour la structure de la pièce et qui va me servir de support rythmique souterrain. Par exemple, je me souviens avoir écrit Monsieur Paul n’est pas commun en écoutant, en alternance, la bande originale du Mépris composée par Georges Delerue et le premier album des Dead Kennedys, Fresh Fruit for Rotting Vegetables qui est vraiment très énervé. Et la pièce, c’est un peu le choc des deux. Plus près de nous, j’ai écrit La Vie burale avec, en arrière-plan, les quatuors à cordes de Shostakovich. Là encore, ça me donne une couleur quand je suis au travail. Mais, curieusement, je n’ai pas eu recours à cette méthode pour l’écriture du Syndrome de Gaspard.

Quels sont vos peintres, plasticiens/des œuvres plastiques, tableaux préférés ?

Dans les contemporains, je pense à Francis Alÿs, dont j’avais découvert l’œuvre au Schaulager à Bâle. Je suis également sensible au travail de collage de Jean Lecointre - à découvrir aussi dans sa collaboration avec Pierre La Police, on trouve ça aux éditions Cornélius. Dans un tout autre genre, il y a un tableau que j’adorerais voir en vrai, Le Christ face à Pons Pilate de Nikolaï Gay, un peintre Russe du XIXe siècle - c’est une image du Christ très surprenante.

Vos films/cinéastes préférés ?

Dans les films qui m’ont marqué récemment (je veux dire dans les dix dernières années), je pense à Winnipeg mon amour de Guy Maddin, un film vraiment surréaliste - à voir absolument sur grand écran. Je pense également au cinéma de Daniele Ciprì e Franco Maresco, aux moyens-métrages de Benoît Forgeard, notamment Belle-Île-en-Mer.

Vos acteurs/actrices préférés ?

Je ne blesserai personne.

Qu’aimez-vous voir sur scène ou au cinéma ?

J’aime bien voir du cinéma au cinéma et du théâtre au théâtre. Et au théâtre ça n’est malheureusement pas toujours le cas, il y a beaucoup de gens qui bavardent. À l’école, c’est interdit, et au théâtre tout d’un coup, on a le droit… Ça n’est pas un très bon signal qu’on envoie à la jeunesse.

Une œuvre qui vous aurait particulièrement marqué ?

Molloy de Beckett et les deux romans qui suivent.

Pourquoi ?

Vous me le direz quand vous les aurez lus !

Environnement de l’écriture :

L’endroit où vous écrivez en général ?

Derrière mon bureau.

L’endroit où vous avez écrit ce texte précis ?

Derrière mon bureau.

Les objets qui vous entouraient alors ?

Une calculatrice, sûrement… Et puis une tasse.

Sur quel support écrivez-vous ?

Un ordinateur.

Le moment de la journée où vous écrivez ?

Je rêverais d’écrire tous les jours à heure fixe, mais ça demeure au stade du fantasme. Du coup, j’écris quand je peux et souvent quand on me le demande.

Inspirations, secrets, pensées :

Des sons/odeurs/couleurs qui vous sont chers ?

L’odeur du maquis au petit matin depuis un bateau quand apparaît la côte Corse. Et le son de la cornemuse irlandaise dans les fêtes celtiques.

Votre occupation favorite ?

La canasta.

Quels sont les objets dont vous ne vous sépareriez pour rien au monde ?

Je ne suis pas fétichiste.

Votre idée du bonheur ?

Je ne me suis jamais posé une question pareille.

Quel serait votre plus grand malheur ?

Me faire fusiller alors que je n’ai pas terminé la pièce que je suis en train d’écrire.

Ce que vous voudriez être ?

Quelques heures, n’importe qui d’autre pour savoir ce que ça fait, mais en gardant la conscience de moi-même.

Le lieu où vous désireriez vivre ?

Comme tout le monde, à L.A.

Les 10 mots qui vous accompagnent ?

Les mots ne m’accompagnent plus depuis bien longtemps. Ce sont les chiffres mes amis.

Quel est votre état d’esprit aujourd’hui ?

Je suis détendu, mais fatigué parce que je n’ai pas très bien dormi.