éditions Théâtrales Jeunesse

Les Discours de Rosemarie

de Dominique Richard

Carnet artistique et pédagogique

Rosemarie se livre à quatre discours politiques et un prologue. Le prologue est un monologue où le personnage est seul en scène, il n’est donc pas destiné à convaincre. Il a la même fonction qu’une scène d’exposition, c’est-à-dire qu’il expose la situation dont va découler toute la pièce (ici, pourquoi Rosemarie sort de son mutisme pour se présenter à l’élection des délégués).

Chaque discours marque une nouvelle étape dans la campagne :

  • le premier, p. 23, est la présentation de la candidature. Rosemarie, après une longue description pleine d’énumérations de la situation (qui démontre, paradoxalement, une grande maîtrise de la langue et un vocabulaire très riche), annonce sa décision de se présenter ;
  • dans le deuxième discours, p. 40, Rosemarie cherche à convaincre en donnant sa définition de la fonction d’une déléguée de classe. Pour cela, elle répète le mot « pourquoi » et répond elle-même aux questions. Elle utilise un procédé oratoire, la question rhétorique, qui lui permet de varier le ton et ainsi d’éviter l’ennui chez son public et qui peut se définir ainsi : « question de discours qui n’attend pas de réponse ou à laquelle l’auteur donne une réponse immédiate » comme Rosemarie (p. 40) :

« Mais c’est aussi une élève normale. Pourquoi ? Parce que ces mêmes responsabilités ne doivent pas la placer au-dessus de ses camarades. »

  • le troisième discours (le plus long), p. 57, est celui qui précède le vote. Il est donc très important car il a pour fonction de convaincre les indécis. Pour cela, Rosemarie expose la structure de son argumentation (son « plan ») censé répondre à la question « c’est quoi, une bonne déléguée de classe ? » ;
  • le quatrième discours, p. 78, est le discours de remerciement imaginé par Rosemarie à prononcer suite à sa victoire. Or, elle ne gagne pas l’élection, celui-ci reste à l’état de répétition et ne sera jamais adressé à la classe.

    Les discours fournissent de bons sujets à des exercices d’écriture et d’argumentation. En cycle de consolidation, on pourra se concentrer sur le premier discours et donner comme consigne d’expliquer les raisons qui ont poussé un personnage imaginaire à agir. Cela peut prendre la forme d’une consigne formulée ainsi : « Votre cousin (ou votre cousine) vous explique qu’il veut prendre des cours de dessin parce que… » (on peut bien sûr adapter selon l’intérêt de la classe ou l’actualité).

    Le discours ainsi rédigé sera lu à haute voix devant la classe et pourra faire l’objet d’une discussion pour savoir si les auditeurs ont été convaincus ou non et pourquoi. Une telle formule peut être complexifiée au collège avec une joute verbale, chaque orateur défendant une position selon un principe de « pour » ou « contre ». Le meilleur recueille le plus de voix.

    Au lycée, il est envisageable de proposer aux élèves une fausse campagne ou une série de débats dont le but est de convaincre la classe de voter pour le faux candidat ou donner raison à l’orateur. Il s’agira aussi d’aborder les différents arguments possibles et comment les réfuter.