éditions Théâtrales Jeunesse

Sur la pointe des pieds

de Suzanne Lebeau

Carnet artistique et pédagogique

À travers la pièce, Suzanne Lebeau fait naître de manière récurrente des souvenirs au cœur des dialogues de ses personnages. Évidemment, la parole peut se suffire à elle-même et l’évocation du souvenir peut se faire uniquement à travers elle. Cependant, dans l’idée d’accroître l’imaginaire, il est intéressant de proposer aux élèves d’autres manières de le représenter sur le plateau. La séquence du « C » p. 13 par exemple ou encore celle du « I » p. 22 ou du « R » p. 43, offrent différents moyens de représenter le souvenir. Il peut leur être proposé :
 La recherche autour d’improvisations. Les élèves doivent essayer de reproduire en jeu la séquence qui est racontée, ainsi ils et elles doivent la jouer de manière muette et se questionner sur l’endroit où elle peut se jouer, en parallèle du dialogue de Lucie et Lulu. Il ne faut pas hésiter à bousculer les codes du plateau : les voix des personnages peuvent basculer en voix off, en coulisse et la scène se jouer au plateau, ou bien Lucie et Lulu peuvent parler depuis le public ou bien encore la scène du rêve serait filmée et projetée en vidéo tandis que les protagonistes nous la racontent ou inversement.
 Dans cette même idée d’inclure un dispositif comme la vidéo projection on retrouve l’utilisation de la marionnette. La fabrication et la construction de ces dernières en tissu et/ou papier mâché ou bien l’utilisation de chaussettes pour se les figurer est envisageable. C’est un bon moyen de créer une nouvelle strate de rêve et d’imaginaire pour les plus jeunes et un nouvel apport de jeu : trouver une voix, une manière de bouger à sa marionnette.
 Une autre piste serait celle du dessin, outil central de la pièce. Il peut ici servir à illustrer le souvenir d’une situation.

Ces dispositifs sont des appuis d’exploration afin de réfléchir à ce que cela provoque chez les spectateur·rices. Qu’est-ce qui est le plus fort ? Le plus pertinent ? Pourquoi une voix off fonctionne, ou pas ? La marionnette a-t-elle plus de sens que la vidéo et pourquoi ? Jouer la scène de manière muette apporte-t-il de la compréhension ?

Les élèves deviennent alors partie prenante de leur mise en jeu et en espace Ils et elles comprennent ainsi qu’il y a plusieurs façons de mettre en scène un texte. Afin de développer cet élément vous pouvez leur montrer différentes captations de mises en scène de la même pièce par différents metteur·euses en scène qui font des choix très divers pour une même scène. Vous pourrez ainsi aborder la notion de point de vue qui est valable aussi dans la vie et leur montrer que deux points de vue différents se valent mais qu’on est parfois plus sensible à l’un qu’à l’autre.