éditions Théâtrales Jeunesse

Trois minutes de temps additionnel

de Sylvain Levey

Carnet artistique et pédagogique

Le football est bien évidemment au cœur de la pièce et ce dès le titre Trois minutes de temps additionnel. Le texte est découpé en deux parties nommées « Première mi-temps » et « Deuxième mi-temps ». Sylvain Levey remplace le vocabulaire littéraire et théâtral - on dirait plutôt « actes » ou « parties » - par celui du sport collectif.

L’enseignant·e pourra proposer une réflexion aux élèves sur d’autres possibles transpositions. Exemple : le/la metteur·euse en scène peut devenir l’entraîneur·euse ; le rôle principal, le/la capitaine d’équipe etc.

La pièce comporte des descriptions de matches de football (pages 11-12, 19-20, 23, 35-36, 44-45), soit joués par les personnages, soit vus à la télévision. À nouveau, une réflexion sur le vocabulaire sportif pourra être proposée par l’enseignant·e mais aussi sur la découpe en répliques des différentes actions du jeu. Pour ce faire, l’enseignant·e pourra s’appuyer sur des extraits de matches commentés, amenant par la même un échange autour de la parole sur le sport : quel registre de langue est employé ; quelle attitude adopte les commentateur·rices ; quelles émotions se dégagent ; à qui s’adresse-t-on ; quel est le rôle d’un commentaire sportif. Sur cette dernière question, il sera pertinent de la penser aussi dans une perspective théâtrale.

La dimension sportive est donc présente mais c’est aussi le foot-business qui transparaît ici. Kouam et Mafany sont repérés par "La Femme" (qui est l’épouse d’un directeur sportif de club) et « achetés » pour intégrer un club anglais.

L’enseignant·e pourra, en s’appuyant sur quelques exemples, débattre avec les élèves de la question de l’achat et de la vente des joueur·euses par les clubs. Il sera question d’en expliquer les enjeux mais aussi de réfléchir aux trajectoires de celleux-ci. Il serait pertinent de choisir des noms particulièrement célèbres dans un premier temps : Cristiano Ronaldo, Lionel Messi, Megan Rapinoe ou Kylian Mbappé par exemple.

Le père de Kouam.- Le genre de joueurs acheté une poignée de plomb en Afrique et revendu des camions d’or dans les grands clubs européens. (page 13)

L’enseignant·e pourra proposer une réflexion autour de cette réplique en la mettant en parallèle d’une part avec les relations économiques entre pays riches et pays en développement, et d’autre part avec le spectre de la colonisation et de la traite des Noirs. L’achat d’un·e joueur·euse renvoyant à une possession du corps d’autrui auquel on associe une valeur monétaire dans le but d’en tirer profit par la suite.