éditions Théâtrales Jeunesse

Une chenille dans le cœur

de Stéphane Jaubertie

Carnet artistique et pédagogique

B. Mise en voix / Mise en espace

C’est un salut tonitruant qui ouvre la pièce de Stéphane Jaubertie et plonge le lecteur / spectateur in médias res. Cet étrange personnage qui nous interpelle de la sorte est la Présence qui nous emmène au cœur de l’histoire, dans le vif du sujet, chez ce bûcheron, perturbé, bouleversé par l’Enfant qui débarque dans son espace de vie sans crier gare alors que ce dernier ne demande rien d’autre que de poursuivre le plus tranquillement possible, sa petite vie, en paix et en solitude. Cette Présence s’impose et mène son monde d’une main de maître, donnant vie et espace à chacun, à tout.

Notre objectif est de faire prendre conscience aux élèves de la singularité de ce personnage en abordant sa prise de parole, son propos et ses adresses variées. Comment donner voix à ce personnage ? À qui s’adresse-t-elle ? Et comment ? Dans quel espace peut-elle évoluer ?
Notre proposition est de mettre en place une série d’exercices pour lancer une recherche, une exploration au plateau et dans le corps et dans la voix, pour élaborer et nourrir l’imaginaire des élèves.

Objectifs

  • S’approprier la langue du poète, donner vie et corps aux mots
  • Travailler la voix : l’intensité, l’intonation, la projection et l’adresse
  • Aborder un travail sur le corps, la présence et l’énergie
  • Installer une relation entre deux personnages : la tension à l’autre dans l’espace et dans le corps

1. Supports

Nous avons opéré une sélection de 3 extraits significatifs pour aborder ce volet d’activités.

2. La première réplique du texte, page 7. De cette personne unique qui prend la parole, à l’instar de monsieur Loyal, et qui organise tout ce petit monde découle l’histoire ; elle tire les fils, passe la parole, fait revivre le passé, (ar)range cet espace, qu’elle fait vivre. Pour aborder cette réplique, nous travaillerons l’adresse et la notion de chœur. Puis nous envisagerons alors avec les élèves de travailler sur le passage du relais de cette parole à partir d’un échange entre les deux protagonistes.

3. Le premier échange entre l’Enfant et le Bûcheron, page 7 jusqu’à la page 10. travail sur le dialogue et établir les premières caractéristiques des personnages qui font connaissance. Nous travaillerons également un second échange plus virulent entre l’Enfant et le Bûcheron, page 14 « Descends de là ! » à la page 16 « petit à petit le calme revient. » Notre objectif sera de travailler l’échange, au travers d’un jeu de questions / réponses, de répliques qui fusent : comment répondre du tac au tac ? Comment mettre en voix, en espace une dispute ? un affrontement ?

4. Un dernier extrait page 23 d’« Aulnes. » jusqu’à la page 25 « Tellement partout… » moment durant lequel le bûcheron rêve de la forêt qui le hante, cette forêt qu’il a saccagée pour satisfaire son besoin de profit, sans considérer un instant qu’il détruisait sa propre vie, et sans considération aucune pour les générations futures. C’est aussi un moment – entre rêve et cauchemar - qui met en lumière le dilemme qui agite le bûcheron : comment sacrifier ce dernier arbre, cet arbre unique au monde, le sien, qui représente ses propres racines, pour sauver cette petite fille dont il vient à peine de faire la connaissance alors qu’il s’est fait la promesse de cesser le massacre et de ne plus jamais couper d’arbre ? Cet extrait nous permettra de travailler le rythme, le souffle, le chant, de mettre en espace l’errance de ce bûcheron parmi les arbres qu’il aime et pourtant qu’il détruit comme son grand-père, comme son père.

Quelques exercices préalables pour développer l’adresse à l’autre, l’écoute et aborder le travail sur la voix.

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