éditions Théâtrales Jeunesse

Ces filles-là

de Evan Placey

Carnet artistique et pédagogique

À plusieurs reprises, les protagonistes de Ces filles-là se livrent à un jeu : « J’embrasse, j’épouse, je tue » (en anglais : « Marry, Kill, Kiss »). Il s’agit, le plus souvent parmi une sélection de célébrités, de choisir qui l’on désire épouser, embrasser, tuer. Dans le texte d’Evan Placey, les filles montrent une prédilection pour les chanteurs, sans expliquer les raisons de leur choix, comme dans l’exemple, p. 27 :

À qui tu roulerais des pelles ? Qui t’épouserais ? Qui tu tuerais ? Harry, Niall, Zayn.

ou p. 37 :

Drake, Lautner, Bastian.

À la page 30, le jeu est adapté aux différentes attitudes de Russell, un garçon élève du lycée que les filles de Sainte-Hélène ont intégré. Ce jeu peut être détourné pour en faire un exercice d’argumentation (la consigne peut être reformulée aisément : « Qui serait un allié / un ennemi / un bouc émissaire ? » ou « Qui sauvez-vous ? Qui sacrifiez-vous ? »), à appliquer à une œuvre étudiée en classe par exemple.

Au-delà du côté « récréatif » du sujet, il s’agit d’amener les élèves à mettre en application les règles d’une bonne argumentation. Pour commencer, il s’agit d’exposer (ou de rappeler, selon le niveau) les étapes à suivre pour la rédaction d’une bonne introduction et d’une bonne conclusion, puis de présenter différents types d’arguments. Par exemple :

  • l’argument d’autorité fait référence à un modèle,
  • l’analogie consiste à établir une comparaison,
  • la cause demande une analyse de ce qui a provoqué une situation donnée,
  • le dilemme demande à sortir d’une opposition entre deux propositions considérées comme d’égale qualité,
  • le syllogisme est le fait de construire une chaîne logique entre les éléments. Cet argument peut prendre la forme d’une formule mathématique : si A = B et que B = C, alors A = C.

    Le but du « jeu », si l’on peut dire, est de convaincre le lecteur que son choix est le meilleur. Pour augmenter la difficulté (à réserver aux lycéens), il est intéressant d’imposer les types d’arguments à utiliser, c’est-à-dire de donner une consigne comme celle-ci : Pour la partie consacrée à « qui embrasser » (ou toute autre formule adaptée), vous devrez utiliser une analogie.
    De plus, pour améliorer la qualité de l’argumentation, il faut attirer l’attention des élèves sur l’intérêt de l’utilisation d’une grande variété de connecteurs logiques (ex. : et, donc, cependant, sous prétexte que…) et de leurs fonctions (ajouter un argument, introduire un exemple, opposer deux idées…).

Enfin, si la rédaction d’une argumentation est encore trop complexe, il peut être intéressant de se livrer à un exercice d’analyse et de lecture à haute voix : après avoir analysé un discours choisi et explicité son fonctionnement, il faut mettre en valeur cette structure par le jeu.

Pour étudier plus en avant les procédés du discours publicitaire, on pourra étudier le texte Les stratégies humoristiques dans le discours publicitaire disponible à cette adresse : https://journals.openedition.org/questionsdecommunication/7692