éditions Théâtrales Jeunesse

Danse Célestine

de Sabine Tamisier

Carnet artistique et pédagogique

Cette lecture et le travail qui suit répondront à la compétence à travailler au cycle 3 « Comprendre un texte littéraire et se l’approprier ».

On pourra choisir de découvrir le texte en entier en classe, par des lectures silencieuses alternées, lectures chorales, à deux, offertes etc. mais la simplicité du texte et l’approche du premier tableau, qui aura ouvert des pistes d’interprétation, pourraient permettre la lecture seule ou partagée « à la maison ». On demandera alors simplement aux enfants de cocher au crayon puis recopier des phrases ou courts passages qu’ils aiment bien et/ou qui ont retenu leur attention.

Le cercle des phrases

Pour que le groupe se réapproprie collectivement le texte, en retrouve l’essentiel au retour en classe et que chacun indirectement exprime son ressenti, on reforme le cercle. Chacun offre au groupe une des phrases choisies, quand il est prêt à la donner, et l’adresse à quelqu’un en face, ce jusqu’à épuisement des phrases retenues. Si elles ne sont pas apparues, l’adulte énoncera à son tour les phrases clés plus philosophiques : p. 83 la dernière réplique du père ; p 78 « Léonardino : - Souffle sur tes braises, avant qu’elles ne s’éteignent. ».

Les réponses aux questions posées après étude du 1er tableau

A la fin de l’approche du 1er tableau, après avoir défini la situation initiale, on avait demandé aux enfants les questions qu’ils se posaient pour la suite. Le moment sera venu de formuler ensemble les réponses : elles permettront de conclure à une fin positive, heureuse.

Le tableau des objets et actions signifiantes de Célestine

On continuera à remplir le tableau (à deux ou collectivement) pour mettre en évidence le comportement de Célestine. On y ajoutera toutes les autres actions, pas forcément en lien avec les objets, mais qui disent son sens du don et de la consolation. Après quoi, on en déduira son caractère (au passage, on pourra attirer l’attention sur les objets touchés par le père et Léonardino et ce qu’ils en font).
Célestine donne tout, prête à sacrifier même la danse parce que la situation de son frère exige son aide et que ses parents n’ont plus les moyens financiers nécessaires.
Les choses désagréables (ex pp. 24-25 : la couche, la bouche collante de ‘tit grand frère, le caca d’oiseau, les boutons jetés sur elle, et bien sûr les contraintes liées à son frère handicapé), elle en rit, en fait un jeu : Célestine change le plomb en or ! Elle a même un pouvoir de consolation surprenant : elle entraîne dans le jeu son père qui croule sous les problèmes (cartons à transporter, fils à soigner, couche qu’il ne sait où mettre : belle scène symbolique p. 25 que ce moment où dans le jeu, il porte d’une main le poids d’une couche souillée et de l’autre la légèreté de Célestine) et, à force d’entêtement et persévérance, elle transforme le bourru Léonardino en vieil homme ouvert et tendre. Célestine la magicienne ! Célestine la consolatrice ! Et Célestine le vif-argent ! On fera remarquer que, pour autant, elle est humaine, a ses faiblesses : elle s’agace parfois, elle souffre de l’absence de sa maman, elle pleure même (p. 52) mais toujours elle rebondit.

On essaiera de faire trouver ces métaphores qui la définissent : peut-être par le jeu du « si c’était… » ?

On pourra alors travailler le vocabulaire des caractères : rechercher dans le dictionnaire et le dictionnaire des synonymes les qualificatifs correspondant à celui de Célestine, du père, de Léonardino.

- Interprétation du titre et découverte des citations en exergue

On sera maintenant en capacité d’y revenir.

« Danse Célestine » : sens premier (« reprends la danse », ce que lui conseille Léonardino) ? mais aussi, surtout, sens figuré (« danser par la pensée » : « face au malheur, aux difficultés, Célestine sois heureuse, légère »). Un titre sous forme de phrase impérative est rare : qui parle, s’adresse à Célestine ? Ce ne sont pas des paroles prononcées par le père ou Léonardino, alors par qui ? Par Sabine Tamisier ! avec la tendresse qu’elle a toujours pour ses personnages, un titre comme un encouragement, une approbation émue. À noter que jusqu’à la première impression Sabine Tamisier avait choisi un autre titre (« Grise Célestine ») qu’elle a corrigé de sa main pour ce titre-là. On pourrait demander aux enfants quel titre leur paraît mieux correspondre à leur lecture.

Et le choix de ce prénom ? Célestine… la pierre précieuse aimée de son papa, céleste comme venue du ciel. On pourrait d’ailleurs penser, autre métaphore, que Célestine est un soleil qui illumine tout et réchauffe tous ceux qui l’entourent. On proposera aux enfants de dessiner Célestine.

A priori, les citations en exergue sont difficiles à comprendre mais un petit débat philosophique guidé, à partir du comportement de Célestine, pourrait permettre une expression plus générale des enfants sur la vie. L’occasion aussi d’aborder les éléments qui peuvent s’ajouter à un texte (ce que plus tard, ils apprendront à nommer paratexte) : citations en exergue et dédicace (ici à la metteuse en scène qui a passé commande et a monté plusieurs textes de S. Tamisier, et à la Chartreuse à Villeneuve-lès-Avignon, centre de résidence d’auteurs où elle a écrit le texte).

- Réinvestissement : écriture

Proposition : à la rentrée, un garçon ou une fille voit arriver Célestine à l’école et, peu à peu, apprend à la connaître. Il/elle écrit à un camarade de vacances pour lui confier sa rencontre, qui est Célestine, ce qu’il pense d’elle.

- Le soir de la rentrée juste un SMS (à adapter à l’âge des enfants)

- Quelques jours plus tard un courriel

- Aux congés d’automne une lettre

Pendant ce temps d’approche du personnage, l’adulte pourrait faire allusion au cheminement de S. Tamisier : ses premières idées, ses tâtonnements, l’influence de la commande de la metteuse en scène (contrainte économique, composition de la troupe) etc. avant d’arriver à ce choix.