éditions Théâtrales Jeunesse

L’Abeille

de Matt Hartley

Carnet artistique et pédagogique

Pour commencer et avant la lecture du texte, une étude de la liste des personnages semble opposer deux caractères : les personnages avec un prénom et un âge donné (« SOPHIE, quatorze ans ») côtoient des figures moins définies, qui n’existent qu’à travers leurs fonctions (« UN CONSEILLER PSYCHOLOGIQUE ». En parallèle de ces individualités, il existe un CHŒUR qui regroupe des interventions parfois uniques sur scène, comme les internautes qui ont un numéro en guise de nom (p. 35-37). Que peuvent déduire les élèves de ces indications avant lecture ? Peu de choses, les personnages (le mot reste usité faute de mieux) du théâtre contemporain sont bien éloignés de « l’état civil complet » recommandé par Émile Zola dans une lettre à August Strindberg. Pour l’auteur des Rougon-Macquart, un personnage doit avoir un nom, une adresse, un âge, un métier… Il sera alors intéressant de proposer aux élèves un exercice d’imagination, à l’oral ou à l’écrit : qui était Luke ? Qui est le journaliste ?

Pour les élèves en club ou en option théâtre, l’étude de L’Abeille peut être l’occasion de découvrir l’œuvre de Samuel Beckett, prix Nobel de littérature 1969 :

  • dans Pas moi, l’acteur est réduit à une bouche, le reste du corps est absent ;
  • dans La Dernière Bande, il n’y a même plus de parole prononcée devant le public car l’acteur ne fait qu’écouter sa propre voix enregistrée ;
  • dans Quoi où, les noms des figures parlantes ne nous indiquent rien sur leurs caractères (Bam, Bem, Bim et Bom).