éditions Théâtrales Jeunesse

L’Ogrelet

de Suzanne Lebeau

Carnet artistique et pédagogique

1. Lecture silencieuse

On demandera aux élèves de bien tout lire, pas uniquement les paroles et de s’entendre lire en appliquant les consignes de l’oralisation déjà mises en œuvre.

2. Le dit et le non-dit

L’étude de cette scène, sans doute plus difficile à saisir à première lecture sera axée sur l’éclaircissement des nombreux non-dits de la mère.

Le récit de la première journée : « Où l’Ogrelet découvre qu’il est différent » (jusqu’au milieu de la p. 21).

  • Même forte émotion ressentie par les deux personnages (répétition de « battre le cœur »), mais contraste de leurs sentiments. On listera toutes les découvertes de l’Ogrelet sur le trajet et à l’école et, en face, les réactions ou réponses de la mère (parmi elles, « le fil rouge » du rouge).
  • On remarquera les blancs dans les répliques de la mère : pourquoi ces temps de silence ? Une occasion de mettre en évidence l’écriture théâtrale « trouée » : on n’écrit jamais tout au théâtre.
  • Changement de tonalité marqué dramaturgiquement par la coupure de la didascalie « Elle lui sert une assiette immense » : à l’émotion enthousiaste ou inquiète succède le calme d’une conversation d’égal à égal. Puis chacun cherche à protéger l’autre (répétition de « Ne t’inquiète pas »). Cette partie se termine sur l’image de la solitude de l’Ogrelet, la consolation de la maîtresse, et donc l’évocation vague d’une possible souffrance créée par l’école.

On fera conclure sur l’idée générale : à l’école, il a appris sa différence et a déjà « grandi ».

L’Ogrelet se choisit un prénom : Simon (du milieu de la p. 21 à la p. 22).

On remarquera que c’est encore une didascalie d’action qui marque le passage à une autre situation et que, comme pour les couleurs ou la nourriture, il y a un nom interdit et un nom autorisé.

L’Ogrelet est content du prénom Simon. Et sa mère ? On renverra à l’aparté (« pour elle-même »). On fera percevoir qu’alors le lecteur / spectateur comprend plus de choses que l’Ogrelet. On demandera aux élèves ce qu’ils ont deviné de cet aparté. Indice préalable : « C’est un nom que tu dis parfois dans ton sommeil ».

Pour mieux faire percevoir le dit et le non-dit contenus dans les cinq répliques p. 22 de « je peux écrire » à « sonne bien » on pourrait passer par :

  • Plusieurs essais de lecture à voix haute. On découvrirait à cette occasion l’efficacité théâtrale du dialogue, jouant sur la répétition de « Simon »
  • Un travail d’écriture de théâtre : écrire à deux ou trois, des didascalies, sous la forme de phrases au présent, intercalées avant les répliques de la mère : une action, un geste, ou une attitude qui exprime son sentiment.

Nouvel apport de l’école à l’Ogrelet : un nom qu’il s’est choisi et qui n’est plus le mot doux de sa maman ; la marque d’une émancipation.

La lettre de la mère

Confirmation du mystère autour de sa crainte du rouge et première mention d’un père, robuste. À nouveau le lecteur/spectateur en sait plus que Simon, grâce à la convention théâtrale de la lettre en train de s’écrire qu’on fait entendre au théâtre.