éditions Théâtrales Jeunesse

La Fille aux oiseaux

de Bruno Castan

Carnet artistique et pédagogique

1) Pour ressentir au mieux le Chœur des oiseaux qui pose dans la scène 1 le contexte de la pièce, faire lire à voix haute en collectif. Deux lecteurs par paragraphe, chacun prenant en charge une phrase sur deux. Pour une entrée en matière, cela permet d’entrer dans la lecture sans être submergé par la quantité. Donner une grande attention au rythme, rechercher à mettre en évidence le nombre de pieds de chaque strophe.
Certains mots de vocabulaire anciens ou rares seront à expliquer mais il vaut mieux proposer aux jeunes d’entrer dans le texte par le son et d’en chercher ensuite le sens.

Tout le long de la pièce, l’auteur joue des sonorités et du rythme : il joue avec le langage dans un mélange amusé de rimes, de prose, de versification. Avant de voir ou de revoir avec les jeunes toutes ces notions, on peut faire lire plusieurs petits extraits en variant (prose ou rimes) et, grâce à l’oralisation, faire ressentir et nommer par les lecteurs ces différences avant de les aborder de manière plus théorique.

2) Scène 17, « CLAIR DE LUNE » : lire par groupes de deux en faisant des essais d’intention et de rythme. Ici, les répliques sont fractionnées entre Le prince et Cendrillon mais constituent des alexandrins.

  • Tenter à deux voix de rendre audible le rythme de l’alexandrin sans heurts entre les deux voix, localiser les « e » muets, accentuer l’hémistiche en se départissant du sens…
  • Jouer également avec ces phrases fragmentées : Lire en laissant un temps long, un temps très long entre chaque réplique.
  • Essais d’intention et d’interprétation : lire la scène comme si les personnages étaient gênés, comme s’ils parlaient d’autre chose, avec un grand détachement, en parlant « faux » (c’est-à-dire une façon de parler peu naturelle mettant l’accent sur des mots ou des émotions de façon grossie ou non adéquate), les plus mornes possible, les plus excités possible. Suivant l’âge des lecteurs et le vocabulaire qui convient le mieux, utiliser des émotions ou des adjectifs.

    Quelle est la manière de lire qui, selon les auditeurs, rend le mieux compte de la situation ? Qu’est-ce qui est mis en avant suivant la façon de lire ?

3) On relèvera les jeux et l’implication que l’auteur propose au lecteur. De même, la distance qu’il prend avec le conte et sa propre proposition.
Scène 4, « AUTOMNE » et scène 6, « HIVER » : lire les deux scènes, puis relever, en lisant la totalité du texte, le jeu avec les didascalies qui commencent par « Il soupire...  ». L’auteur sous-entend que le lecteur peut anticiper au fur et à mesure la fin de la phrase.

La note de bas de page (en page 33) sur le vers de quatorze pieds à dire comme un alexandrin est une marque d’adresse au lecteur également, mais fin de la scène 25 (page 87), dans une forme de métathéâtre, c’est à travers le personnage de Belle-mère que l’auteur joue de sa propre structure :

Et cessez de parler en vers, c’est ridicule !

3) Dans la scène 4, Ma chérie chantonne en jouant ; dans la scène 6, Ma chérie chantonne. Entre les saisons le temps a passé, qu’est-ce que cela implique pour Ma chérie ?

4) Faire un point avec les élèves sur les dialogues et les didascalies (notions à retrouver dans le Glossaire : Didascalies / Dialogue / Voix didascaliques). On peut ensuite proposer par jeu de repérer et différencier les didascalies fictionnelles et fonctionnelles, on constatera d’ailleurs qu’il y a très peu de didascalies de régie dans ce texte.