éditions Théâtrales Jeunesse

La Fille aux oiseaux

de Bruno Castan

Carnet artistique et pédagogique

C. De la mise en voix à la mise en jeu

La note d’intention des carnets pédagogiques et artistiques contextualise, s’agissant d’un travail avec un groupe de jeunes, les notions de mise en voix et mise en jeu sur lesquelles s’appuient les propositions ci-après.
Reposons tout de même quelques bases pour un travail avec les jeunes dans les meilleures conditions :

1) Tout d’abord l’espace de prise de parole ou de jeu est un espace à définir et à respecter. Pour cela on gagne, quelle que soit la salle où l’on travaille, à délimiter les espaces : espace de jeu (définir dans la salle ses limites, au mieux avec du scotch au sol), espace des spectateurs, espace intermédiaire éventuellement qui s’apparente aux coulisses.

Dans l’espace de jeu, on n’est pas soi mais un personnage. C’est un lieu d’essai et de jeu qui doit être préservé pour être sans risque. C’est le lieu depuis lequel « on s’adresse » à un auditoire.

2) Dans l’espace des spectateurs, l’attention portée sur la parole ou les essais de jeu est de mise. On gagnera à solliciter les retours des spectateurs pour étayer des avis, une critique positive dans la mesure où elle pointe d’éventuels problèmes et où elle propose des améliorations. De fait, l’organisation de ces retours permet d’éviter les remarques intempestives ou personnelles sur les lecteurs/joueurs. Les retours se font après l’essai, de manière ritualisée et organisée.

3) Il ne s’agit pas de « monter » une pièce ou de viser la représentation intégrale. Les essais, le travail d’extraits sont des approches tout à fait pertinentes et suffisantes pour entrer en théâtre. Les textes de théâtre se déploient et révèlent leur rythme, leur cadence dans l’oralisation. Par retour, cela peut influer sur les prochaines lectures des jeunes. Les mises en voix ou en jeu donnent du corps, jouent avec le corps et les émotions. Il ne faut pas attendre d’un groupe de jeune qu’il se transforme en troupe d’acteur et ce n’est pas le but.

La langue de La Fille aux oiseaux, les jeux sonores et textuels de l’auteur prendront toute leur saveur dans des essais oralisés ou joués. À faire connaître, en les éprouvant, les codes de l’écriture théâtrale et de ce texte en particulier, on développe une autre voie d’accès chez les jeunes lecteurs qui apportera un éclairage et une compréhension plus concrète pour la poursuite d’une lecture.

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