éditions Théâtrales Jeunesse

La mise en voix est une activité artistique qui se rapproche de la « lecture publique ». Elle s’adresse à des spectateurs réels ou virtuels à qui il s’agit de transmettre le texte, de le « faire passer ». C’est la traduction des découvertes de l’explication du texte. Elle reprend toutes les caractéristiques de l’oralisation (sauf la nomination des noms avant chaque réplique, ce qui nécessite d’indiquer au spectateur quel personnage est lu). Mais s’y ajoute un élément capital : la prise en compte du spectateur, par un travail d’adresse et de regard et une explicitation du sens, que l’on aura découvert précédemment.

Une mise en voix, dans le cadre scolaire, fait participer l’ensemble des élèves, grâce à quelques procédés pour lire ou jouer avec toute une classe. Elle installe tous les lecteurs sur scène, tout au long de la lecture.

La mise en voix dans l’objectif d’une présentation publique peut prendre deux formes :

Mise en voix aux pupitres

-*l’utilisation du pupitre, contrairement à ce qu’on pourrait penser, n’est pas rejetée par les élèves. Il est comme un paravent pour les timides et évite aussi les mouvements incontrôlés grâce à l’appui des mains ;
il « solennise » la parole, faisant inconsciemment du texte une partition.

Mise en voix et en espace

  • dans le cas d’une mise en espace, à la voix s’ajoutent le corps et l’espace, « utilisés » comme signes symboliques et non pas de manière réaliste, pour exprimer le sens du texte (situation, relations, sentiments…). On est toujours dans une lecture, mais on a fait un pas vers la mise en jeu ;
  • dans cette forme, des placements et des changements de placements, des gestes, un accessoire, pourront accompagner la lecture, non pour retranscrire la situation fictive du texte de manière naturaliste, mais pour faire naître le sens par l’image. A titre d’exemple : une scène duo présentant un conflit vif avec un enchaînement de répliques courtes, pourrait être lue par beaucoup d’élèves répartis dans l’espace pour accentuer la vivacité.
  • le lecteur gardera le souci de proférer le texte, le porter au spectateur à qui la lecture s’adresse, le « pousser devant soi », mais il ira aussi vers une interprétation des personnages.

La mise en voix et en espace s’approche donc du jeu et travaille la notion de code, l’essence de la représentation théâtrale.