éditions Théâtrales Jeunesse

Mon grand-père, ce robot

de Sabine Revillet

Carnet artistique et pédagogique

La scène 13 est assez indiquée pour mettre en place ce travail mêlant réalité et fiction : la famille découvre Jacques, le robot pour la première fois et s’étonne justement de sa manière d’agir et de parler qui ne semblent absolument pas naturelles. On peut imaginer une mise en jeu qui se concentre avant tout sur la découverte du robot et travailler sur l’extrait qui va de « JACQUES, LE ROBOT.- Bonjour […]. » (p. 27), à « Tout le monde recule » (p. 28).

Proposition 1 :

L’idée de cette scène courte est de chercher ce qui peut donner l’impression que le personnage est un robot. L’objectif n’est pas d’exagérer le côté robotique, mais de chercher à s’approcher le plus possible de cette frontière entre la machine et l’humain : « plus un robot nous ressemble, plus il est effrayant » (p. 45). Le fantôme et le robot semblent étranges aux autres personnages parce qu’ils diffèrent des souvenirs que Damien, Garance, Angie, et Jérémy ont de Jacques. Il convient alors de reconvoquer le travail à ce sujet effectué lors de la mise en lecture. Pour cette recherche, il peut être intéressant de faire travailler les élèves en groupes de 5 (un·e élève par personnage) qui, en autonomie, préparent une mise en scène sommaire de cet extrait avec pour but de porter leur attention sur le caractère étrange du robot, en remobilisant leurs travaux d’écriture. Après avoir regardé chacune de ces différentes formes, une discussion peut s’ensuivre pour nommer ce que les élèves ont trouvé qui rendait le robot étrange. Une seconde mise en jeu peut alors avoir lieu, enrichie de la première et de cette discussion, avec pour but de creuser les pistes ouvertes par les élèves.

Proposition 2 :

On peut travailler de la même manière pour la scène 21 (pp. 46-54) et l’arrivée de Jacques, le fantôme. La frontière entre humain et robot n’est pas la même que celle entre humain et fantôme : ce ne sont pas les mêmes inquiétantes étrangetés. Il peut alors être intéressant de les comparer entre elles. Les discussions qui s’ensuivent peuvent alors s’avérer importantes pour la mise en jeu du texte. Les réactions des élèves quant au robot ou au fantôme sont justes : on peut les trouver terrifiants, drôles, gênants, ou chercher la complicité de ses partenaires face à cette chose étrange qui se tient devant nous. Ce sont en fait les mêmes réactions que peuvent avoir les autres personnages de la pièce. Il peut être intéressant de demander aux élèves de noter leurs premières impressions : elles seront la base de leur travail de jeu.

Le théâtre est en effet affaire de réactions : les personnages réagissent à ce qui se passe, leur comportement en en est modifié et cela fait naître en eux des émotions. Les personnages ne sont pas seulement passifs, ils agissent et cherchent à faire réagir les autres. On peut le voir assez clairement dans la scène 13 où Garance veut faire plaisir à ses enfants, tandis que ceux-ci cherchent à faire comprendre à leur mère qu’ils ne veulent pas de ce grand-père factice. Les réactions diverses et contradictoires des personnages s’entrechoquent et font avancer la scène. Pour passer au plateau, il peut être intéressant de définir précisément l’enjeu de chaque personnage dans cette scène : qu’est-ce qu’il veut, qu’est-ce qu’il veut faire faire aux autres, comment réagit-il aux actions des autres, qu’est-ce que cela change pour lui ?

Proposition 3 :

Après avoir mis en évidence toutes ces interactions avec les élèves, on peut imaginer un exercice pour les mener petit à petit au jeu. Les élèves sont en groupes de deux et échangent quelques répliques de la scène, en modifiant l’intention à chaque réplique. L’élève qui reçoit la réplique doit en être modifié·e (sa voix change, et/ou son corps, sa position dans l’espace, etc.), et dire la réplique qui suit en fonction de cette modification, pour déplacer, à son tour, son·sa partenaire. Il ne faut pas avoir peur de commencer grossièrement en exagérant le trait, avant de l’affiner petit-à-petit jusqu’à s’approcher des enjeux de la scène, et de la jouer véritablement, avec un·e élève par personnage.