éditions Théâtrales Jeunesse

Son parfum d’avalanche

de Dominique Paquet

Carnet artistique et pédagogique

Poser au groupe la question de la mise en scène. Comment résoudre dans le monde matériel réel l’univers fantastique de l’auteur ? Lister les propositions et chercher des solutions.
Il sera intéressant d’aménager des temps où un demi groupe sera observateur de la scène, à la fois public et critique.

Mises en scène et scénographies de la séquence 3

Dans cette scène avec la bouche du docteur et les parents, on pourra faire intervenir la bouche et/ou les parents en voix off et garder sur le plateau les 2 chœurs d’élèves jouant Tyrse et Ézir.

Proposition 1 : jouer sur la proximité / l’éloignement, les espaces

Le chœur de parents en avant-scène parle au-dessus de bocaux transparents (type aquariums ronds par exemple ou vases). Ils pourront être assis pour laisser le champ de vison plus libre sur l’arrière-scène. Le médecin, en chœur ou non, parle depuis le public. En fond de scène, les groupes jouant Tyrse et Ézir évoluent librement dans un espace délimité visuellement.

Un cercle pour Ézir et un autre pour Tyrse délimités par au choix :

  • des jouets que les élèves pourront manipuler pendant le dialogue et qui pourront faire un contraste entre leurs questionnements philosophiques et l’abondance matérielle.
  • des coussins ou polochons qui pourront signifier le confort ouateux, l’isolement ou même le blanc "hôpital" (on pense aux enfants-bulles mis en quarantaine parce que leurs défenses immunitaires sont affaiblies).
  • des vêtements avec lesquels les élèves pourront jouer à se costumer pendant le dialogue et qui peut signifier un changement de peau, une recherche de personnalité.
  • les élèves eux-mêmes se positionnant en barrière de vigiles pour signifier que la prison est celle qu’on se crée soi-même, elle est un paradigme intérieur. Des Ézir qui bloqueront des Ézir. Des Tyrse qui bloqueront des Tyrse.

    Nous prendrons soin à ce que le chœur jouant la bouche du médecin ait un vocabulaire corporel important car le volume du discours est très maigre. Ce rôle peut servir de contrepoint. Nous pouvons imaginer disperser ce chœur tout autour du plateau et dans le public. Comme un observateur inquisiteur qui brise les sphères intimes des autres chœurs (les répliques sont affirmatives, un peu sèches ou à l’impératif).

Proposition 2 : jouer sur le dialogue croisé

Scène très agréable à jouer car les dialogues entre Ézir et Monsieur Ézir et Tyrse et Madame Tyrse se chevauchent de telle sorte qu’on peut confondre les questions et les réponses. Cela peut créer un quiproquo sur lequel on pourra jouer.
Si l’on veut au contraire favoriser la compréhension en jeu on pourra inviter les élèves à trouver des conventions de jeu. Par exemple, lorsque le personnage attend une réponse il se fige et celui qui doit lui répondre s’élance vers lui puis s’interrompt le temps que se déroule l’autre dialogue.

Le miroir : de l’imaginaire au réel

L’enfant dans sa bulle qui ne se serait pas encore distingué du monde environnant nous rappelle le stade du miroir bien connu dans l’évolution de l’enfant. On pourra jouer la prise de conscience progressive des deux chœurs de parents et enfants qui se mimeront en miroir puis se distingueront progressivement dans leurs gestes.
Occuper les diagonales de l’espace scénique pour que le chœur d’Ézir et le chœur de Tyrse soient de trois quart et les chœurs de parents face à eux, dos au public.
Inventer une chorégraphie gestuelle sur le texte.

Costume

Le propos ici n’est pas de préparer une représentation ou un spectacle. Toutefois, il est possible que les élèves émettent le vœu de porter des costumes. Nous conseillerons la sobriété et l’unité. Par exemple, choisir un code couleur pour Tyrse et Madame Tyrse (par exemple : jean + tee-shirt jaune pour rappeler la jonquille p. 27) et un autre code couleur pour Ézir et Monsieur Ézir (pantalon noir et tee-shirt rouge en référence au coquelicot p. 28). Le travail pieds nus ou en chaussettes est à valoriser pour l’ancrage dans le sol.