éditions Théâtrales Jeunesse

Une chenille dans le cœur

de Stéphane Jaubertie

Carnet artistique et pédagogique

Ce texte peut être étudié avec des élèves de cycle 3 et au collège avec des élèves de 6ème, dans le cadre de l’étude du théâtre ou du conte.
Au-delà de la lecture cursive de l’œuvre, cet ouvrage constitue un support intéressant pour mettre en place un travail sur la langue. À partir des matériaux de la représentation et du spectacle, de nombreuses activités liées à l’histoire des arts peuvent être développées.

Étude de la langue : grammaire, orthographe, lexique

Proposer une réflexion et des exercices sur la phrase et ses constituants : la phrase nominale et la phrase verbale, la phrase simple et la phrase complexe.

Support

Extrait page 20, « Et la Présence joue le spécialiste et le Bûcheron joue le bûcheron » à la réplique du Bûcheron, « Tellement partout… » page 25.

  • Relever une phrase verbale, une phrase non verbale et une phrase nominale. Dégager les caractéristiques de chacune des phrases ainsi repérées. En déduire les emplois spécifiques de chacune ainsi que les effets sur le lecteur / spectateur
  • Comment peut-on les lire ? Proposer un travail sur le rythme, le débit et l’articulation

Pour aborder une révision ou un travail sur les types de phrases.
Support : extrait page 34, de la réplique du Bûcheron « File » à la réplique de l’Enfant « Je veux grandir. » page 37.

  • Observez ces répliques : quels types de phrases sont utilisés ? Pourquoi l’auteur utilise des types de phrases variés dans ce fragment ? Quel effet cela produit-il sur le lecteur / spectateur ?
  • Observez la ponctuation : quels signes repérez-vous ? Rappelez les valeurs de chaque signe et travaillez ces phrases par des exercices sur l’articulation, le débit, l’intensité et le rythme

Pour aborder un travail spécifique sur la phrase interrogative (interrogation totale / partielle) et sur les niveaux de langue.

Support

Extrait page 8, à partir de la réplique de l’Enfant, « La nôtre. Pour pousser droit… » à la réplique du Bûcheron, « À moi-même. Sors. » page 9.

  • Relevez les questions posées par le Bûcheron. Comment construit-il ses phrases interrogatives ? Quel niveau de langue utilise-t-il ? Relevez les éléments qui marquent ce registre (mots, tournures, temps, mode). Pour quelle raison s’exprime-t-il ainsi ?
  • Quelles réponses sont apportées à ces questions ? Classez ces réponses en fonction des types d’informations qu’elles donnent

Travail de réécriture

Relevez toutes les erreurs commises par le Bûcheron, identifiez-les et rectifiez–les.

Proposer un travail sur le lexique, travailler sur l’expression de l’émotion.

Support
Extrait page 33, à partir de la réplique de l’Enfant « Et vous ? L’amour, le bébé ? » à la réplique de l’Enfant « Je veux grandir… » page 37.

  • Qu’éprouve le Bûcheron ? Comment cela se traduit-il ? Faire la distinction entre émotion et sentiment
  • Quelle figure de style utilise l’auteur pour exprimer la colère, la fureur du Bûcheron ?

Autre exercice : à partir d’un corpus de mots, le champ lexical de la colère, de la fureur, que l’on peut faire trouver par les élèves, et d’une image de la représentation (cf. dossier artistique, l’image où le Bûcheron fait face à l’Enfant qui a grimpé dans son arbre malgré son interdiction formelle) proposez aux élèves d’écrire la colère du Bûcheron, colère qui naît, croît et explose. Ils pourront envisager de développer l’argumentation du Bûcheron qui cherche à convaincre l’Enfant de descendre. Le Bûcheron pourra tenter de convaincre la fillette en employant le registre de la douceur, puis celui de la persuasion, en passant par la fermeté, l’autorité voire la menace.
Proposer une lecture à voix haute des écrits des élèves en travaillant l’intensité, l’articulation et le travail corporel.

Aborder la notion de sens propre et de sens figuré.

Support
L’œuvre dans sa totalité. Au fur et à mesure de la lecture cursive, les élèves relèvent toutes les expressions qui mêlent le sens propre et le sens figuré.

  • Ex : page 22 : « Le chômage, on a beau s’en protéger en bossant tous les jours, quand c’est dans l’air, on finit par l’attraper »
    « Pas délicat de parler comme ça à un chômeur qui débute. ».
    « Bourrique ultralibérale, moi ! Qui débite un maximum à mon profit sans me soucier des autres ! »
  • Page 42 : ça tranche encore ? « Pire qu’un divorce. »

Repérez les mots qui sont employés au sens propre et ceux qui sont employés au sens figuré ? Trouvez le jeu de mots.
En inventer.

Pour travailler l’écriture dramatique.
Support : l’échange entre l’Enfant et le Bûcheron, page 19.
L’Enfant : « Si je descends, vous racontez ?
Le Bûcheron : Si je raconte, tu descends ?
L’Enfant : Si je descends, vous me taperez pas ?
Le Bûcheron : Si je taperai pas, tu t’en iras ? »

  • Lisez attentivement cet échange et repérez toutes les ressemblances qui existent. Quelle est la structure des phrases employées ? Comment fonctionne cet échange ? Quelle logique fait progresser le dialogue ?
    Rectifiez les erreurs commises dans l’expression. Repérez le temps employé dans chaque proposition, occasion de revoir la conjugaison du futur de l’indicatif.

Exercice d’écriture : à la manière de ces deux protagonistes, créez un échange qui repose sur un chantage. Chaque proposition impose une condition qui entraîne une conséquence ; cette conséquence devient, dans la réplique suivante, une condition qui fera apparaître une conséquence et ainsi de suite.

Étude de la conjugaison du verbe.
Support : l’œuvre dans sa totalité.

  • Comme dans tout texte dramatique, le professeur peut revoir le présent de l’indicatif (morphologie et valeurs) en puisant dans les échanges de répliques entre l’Enfant et le Bûcheron
  • Ce texte se prête aussi à la révision de l’impératif (morphologie et emplois) ; on peut s’arrêter sur le premier échange entre l’Enfant et le Bûcheron, pages 8 et 9, 13 et 14 quand l’Enfant vient solliciter le Bûcheron pour qu’il lui taille son corset et que le Bûcheron refuse et ne souhaite que le départ définitif de cette petite fille. On peut également revoir les différentes manières de donner des ordres
  • Au cours de l’histoire, des souvenirs surgissent et sont racontés par les personnages : Stéphane Jaubertie utilise non pas la tirade avec l’emploi du passé simple pour raconter ces événements passés, comme on pourrait s’y attendre, mais il crée un échange, un dialogue dans lequel le protagoniste tient son propre rôle et joue à nouveau cette scène du passé avec un autre personnage, théâtre dans le théâtre. Dans l’épisode où le Bûcheron revient sur sa rencontre avec le spécialiste, les élèves, après avoir souligné tous les verbes des répliques du Bûcheron, identifieront le temps et le mode utilisés. Ce sera l’occasion de revoir la formation des temps composés ainsi que l’expression de l’antériorité
  • Le professeur peut également travailler le passé composé en s’arrêtant sur la prise de parole de la Présence, quand elle narre au public ce qui se déroule sur scène (revoir la morphologie et les valeurs, surtout en rapport avec l’oralité). Page 12, prendre la réplique de la Présence

Étude de l’image

À partir d’une sélection d’images extraites de la représentation théâtrale, les élèves peuvent au fur et à mesure de la lecture cursive de l’œuvre, retrouver les photographies correspondant à l’épisode qu’ils viennent de lire, les placer dans l’ordre soit de l’histoire telle qu’elle est racontée dans l’œuvre, soit telle qu’elle s’est déroulée dans la réalité. Au-dessous de chaque image, les élèves peuvent inscrire soit une réplique en adéquation avec l’image, soit inscrire une légende qui résume l’épisode représenté ou un avis sur la scène (en salle pupitre). Création d’un petit livret, trace du spectacle.
À partir de l’image représentant le décor de la pièce (cf. le carnet artistique, image de l’arbre solitaire perdu au milieu des souches), proposez aux élèves d’inventer la didascalie initiale. Puis lire le début de la pièce et effectuer une comparaison entre leurs propositions et celle de Stéphane Jaubertie. Expliquez les choix effectués par le scénographe pour construire ce décor. À ajouter au livret. (Tice)

Travail d’écriture

Si l’enseignant souhaite aborder le texte descriptif et la rédaction du portrait, l’image représentant le Bûcheron face à l’Enfant qui attend dans l’arbre que ce dernier change d’avis, est un support intéressant. Dans un premier temps, demandez aux élèves de rédiger le portrait physique du personnage. Puis les solliciter pour la rédaction d’un monologue qui permettrait à cet homme bourru d’extérioriser ses émotions.
Autre travail à proposer aux élèves : on peut demander aux élèves de réaliser les costumes des différents personnages de la pièce. Ils ont à leur disposition plusieurs échantillons d’étoffe de qualité et des coloris variés. Les élèves doivent dessiner les costumes des personnages en expliquant / en justifiant les raisons de leurs choix.
À partir des planches réalisées par la costumière (cf. carnet artistique), comparez les différentes propositions et expliquez quelles ont été les propositions de cette dernière et quelles ont été les décisions prises par le metteur en scène. Cette activité peut être l’occasion de créer une fiche sur les métiers du théâtre.

Écriture

À partir de l’épisode où le Bûcheron raconte son histoire et celle de son père et grand-père, imaginez que l’arbre, unique survivant du massacre, ait tout entendu ; une fois l’Enfant et le Bûcheron entrés dans la cabane, l’arbre se met à parler. Il réagit à ce qu’il vient d’entendre et exprime son émotion. Rédigez le monologue de l’arbre.

À partir de la première séquence, lors de la rencontre entre l’Enfant et le Bûcheron, relever les arguments que la petite fille utilise pour convaincre ce bûcheron bourru et buté. À son tour, le Bûcheron doit convaincre l’Enfant d’abandonner son idée d’abattre le dernier arbre du pays. Écrivez l’échange argumentatif entre les deux personnages.

Proposer aux élèves d’écrire leurs avis sur la représentation. Cette sortie au spectacle sera l’occasion d’un travail pluridisciplinaire (SVT, Arts plastiques, Musique, éducation civique) et pourra donner lieu à une trace écrite (dessin, photographie, schéma de la scène…) dans le cahier personnel de l’histoire des arts. L’élève pourra y ajouter son avis personnel, un ressenti sur le spectacle, un témoignage de la rencontre avec l’équipe artistique…

Oral

Les thématiques abordées dans l’œuvre pourront donner lieu à la mise en place de débats sur l’écologie, sur le travail et ses valeurs, sur l’amitié, sur la filiation parents / enfants et la transmission.

On pourra comparer le traitement des thématiques du handicap et du rejet de l’autre parce qu’il est différent, la rencontre fondamentale entre un enfant et l’adulte, la transmission des valeurs qui en découle, dans cette œuvre dramatique et dans d’autres textes issus de la littérature de jeunesse ou encore du cinéma avec des œuvres comme Le vieil homme et l’enfant de Claude Berri.