éditions Théâtrales Jeunesse

Une chenille dans le cœur

de Stéphane Jaubertie

Carnet artistique et pédagogique

Cinquième exercice : travail sur l’articulation, le rythme et la diction.

Adopter la posture de base ; inspirer lentement, en ouvrant largement le thorax ; emplir le thorax d’air puis expirer le plus lentement possible. Placer les mains sur les côtes flottantes et sentir le mouvement d’ouverture / fermeture lors de la respiration.
Puis après une inspire, bloquer quelques instants la respiration et sur l’expire, lancer un A bref et large en ouvrant la cage thoracique.
Inscrire le nom des arbres sur un bout de papier et les disposer au sol dans l’aire de jeu. S’y promener, marcher lentement, sans intention préalable et ramasser un papier, le lire des yeux et reprendre la marche. Articuler ce mot, pour soi en silence : travailler l’articulation en exagérant la prononciation sans qu’aucun son ne sorte. Puis doucement, vocaliser le mot, le murmurer, le susurrer, le chanter, trouver un rythme pour le dire. Puis l’adresser à quelqu’un et explorer les possibilités de dire ensemble ces noms à deux, à trois, en chœur. Rythmer la prononciation en chœur, l’un après l‘autre, Créer un écho, des reprises, des canons…
Reprendre le déplacement dans l’espace en respectant l’équilibre du plateau, s’arrêter et s’allonger au sol ou s’asseoir à genoux. Se recroqueviller, immobile. Au signal de l’animateur, chacun prend vie lentement, s’éveille et naît « arbre ». Chacun se redresse comme il le souhaite, il se déploie dans l’espace, conquiert son espace vital, les pieds sont bien ancrés, enracinés dans le sol, s’élever doucement, étendre les bras par-dessus la tête, être en tension et souple à la fois. Une fois la naissance de l’arbre accomplie, celui-ci dit son nom, comme un murmure tout en douceur, tranquillement. Puis de manière aléatoire, chacun dit son nom comme il le souhaite, comme il le sent. Si deux noms se chevauchent, on recommence. Chaque arbre reste en mouvement, toujours un frémissement des mains, doigts, branches…
Chaque arbre se balance ensuite au gré du souffle du vent : bise, coup de vent, sirocco, tempête, blizzard. Donner la direction du vent de façon à ce que les arbres réagissent en chœur. Travailler la résistance que l’arbre offre aux éléments. Puis imaginer l’arrivée du bûcheron et de l’enfant qui visitent cette forêt et reçoivent le nom de chaque arbre devant lequel ils passent. Puis l’enfant et le bûcheron peuvent, chacun leur tour, retrouver le nom des arbres, qui peuvent ensemble dire, chanter cette liste de noms. Créer un écho ou un canon.
L’enfant part et le bûcheron sort sa hache, déclenchant la peur des arbres qui sont abattus et deviennent des souches. La forêt se transforme en un désert de souches. Travailler la chute sur le passage du bûcheron ; l’abattage des arbres peut s’effectuer de manière symbolique : la présence du bûcheron armé de sa hache suffit à faire mourir les arbres. Un geste ou une gestuelle peut être élaboré pour cette destruction de la forêt.

Bilan

Cet exercice permet de prendre conscience de l’enjeu fondamental de la pièce : la forêt et le travail et le rôle du bûcheron. Il permet de créer un espace de jeu choral et dessine les relations et les tensions entre les personnages. Il crée un espace dramaturgique.