éditions Théâtrales Jeunesse

Comment ?

Le théâtre, ça se lit aussi ! Mais différemment, pourrait-on ajouter, quand il s’agit de « lire » en classe.
La spécificité du texte théâtral est d’être écrit pour la voix. Comme la poésie, son sens est dans la matière même du langage, dans l’agencement de ses formes. L’approche dramaturgique proposée ici amène donc l’élève à aller au-delà du sens littéral immédiatement perçu, par l’une ou l’autre des méthodes suivantes :

• le repérage des formes dramatiques et des faits de langue qui peuvent éclairer le texte, permettant d’aborder des points au programme en matière de vocabulaire, de grammaire. Dans ce cadre, grammaire, vocabulaire servent le texte plutôt qu’on ne se sert du texte pour enseigner tel ou tel point, comme il peut être fait, par ailleurs sur des extraits. On répond ainsi aux objectifs ministériels pour le cycle des approfondissements à l’école primaire : « Un programme de littérature vient soutenir l’autonomie en lecture et écriture des élèves » (Programme du cycle des approfondissements) ou au collège : « L’attention portée aux faits de langue a également sa place et son utilité dans le cadre des travaux de lecture et d’écriture, qui fournissent l’occasion, selon leurs perspectives propres, de renforcer la compréhension et la mise en pratique des connaissances acquises » (nouveaux programmes du collège en Français Bulletin officiel spécial n° 6 du 28 août 2008)

• éprouver la langue de l’auteur par l’oralisation du texte, le plus souvent collective. Dans cette démarche, la lecture à voix haute intervient avant l’explication comme moyen d’accéder au sens ou comme simple mise au banc d’essai. Cette méthode permet d’exercer la lecture à voix haute, actuellement revalorisée à l’école primaire et de s’acheminer vers ce qui est visé en collège dans le chapitre « Histoire des arts » : faire que « l’élève développe son goût pour la musicalité et la puissance émotionnelle de la langue. » (nouveaux programmes en histoire des arts, Bulletin officiel spécial n° 6 du 28 août 2008)

Ceci n’excluant pas l’appel à l’expression personnelle des élèves sur le texte, ses personnages, ses thématiques, notamment à l’école primaire, par le « débat d’interprétation ».

En annexe, apparaissent des suggestions d’autres travaux liés au programme – écriture, vocabulaire, orthographe, grammaire, histoire des arts, recherches documentaires, arts visuels… – visant la pluridisciplinarité pour l’école primaire, le travail en séquences pour le collège.

L’oralisation d’un texte de théâtre

L’oralisation n’est ni la lecture à voix haute ni la mise en voix à visée artistique. C’est une activité plus proche de ce que les comédiens appellent « lecture à la table » et qu’ils pratiquent collectivement.

• elle intervient comme première découverte du texte ;
• elle cherche à pénétrer la matière de la langue, en l’exhibant, la travaillant, la mettant en bouche pour accéder au sens sans rechercher l’expressivité, qui risque de plaquer des idées fausses ou univoques. L’essentiel est de faire résonner les mots, les proférer, leur donner du corps ;
• elle ne se soucie pas de l’équivalence entre le nombre des personnages et le nombre des élèves, en faisant participer un maximum de lecteurs sans préoccupation de sexe : il ne s’agit pas d’interpréter des personnages mais de faire entendre le texte comme une simple partition sonore ;
• elle comprend la lecture de tous les éléments du texte : répliques, didascalies, numéros de scène, titres et sous-titres, nomination des personnages avant chaque réplique ;
• elle se pratique debout, dans une configuration différente de la classe quitte à déplacer les tables ou à former un cercle.