éditions Théâtrales Jeunesse

Babïl

de Sarah Carré

Carnet artistique et pédagogique

Ce texte propose une structure en sept séquences et sept phrases poétiques tenant lieu d’entre-séquences. Ce chiffre n’est pas choisi au hasard. En effet, le texte s’appuie sur le mythe de la tour de Babel présent dans la Bible (Genèse), récit des origines dans lequel Dieu crée le monde en sept jours. En sept séquences ici, se crée ou se recrée, à l’inverse du mythe de Babel, la communication et l’union entre les personnages de Tohu et Bohu.
La tour de Babel est fréquemment représentée dans les arts à travers les siècles. De Brueghel l’ancien au 16e siècle à l’affiche du Château dans le ciel de Hayao Miyazaki, l’étude de ces œuvres peut contribuer à certains objectifs en Histoire des arts en cycle 4 par exemple.

Après une lecture cursive du texte, ou à travers quelques extraits choisis, on fera noter la présence d’un récit enchâssé, à travers l’histoire du « pays du Lointain » qui nous est présenté dès la première séquence. Ce récit dans le récit porté par les personnages nous est présenté comme ayant été inventé par Bohu
 p. 22 : « Tohu.- Toi tu les as inventées, c’est mieux. »

À la lecture de la première séquence, on relève assez rapidement les tensions, les désaccords entre les deux personnages qui impliquent des enjeux entre eux des qui sont par extension des enjeux de société.

Exemples :

  • p. 8 « Bohu.- Elle est à qui la parole ? »
  • Dernière réplique de cette séquence p. 10 « Mais Bohu, ça a déjà commencé. / Depuis cinq minutes. / Depuis longtemps. / Avant nous, même. / Depuis la nuit des temps. ». Cela fait référence au fait de recommencer la narration de l’histoire par les deux personnages, ce à quoi Bohu principalement aspire. Plus largement, cela fait référence à l’histoire des humains et du monde, aux erreurs fondamentales que l’on ne peut effacer ni reprendre. On pourra faire le lien avec l’étude de textes fondateurs.

Sur un plan émotionnel, sensible, relever ce qui permet d’identifier les différents traits de caractère des personnages (l’assurance, la légitimité que semble s’attribuer Tohu, le manque de confiance, les hésitations de Bohu), notamment dans l’étude de la séquence 3, pp. 21-25. Trouver des adjectifs qui les définissent : « éloquent », « volubile », « timide », « hésitant »…
On peut étudier également le rapport de force à l’œuvre, à travers le jeu des postures physiques et mentales des deux personnages dans la séquence 4 pp. 29-33.

On peut prêter attention à la forme et à la fonction des séquences 5 (p. 37) et 6 (p. 41). Monologue introspectif pour le premier, monologue introspectif avec personnalisation des voix intérieures de Tohu, comme en dialogue avec lui-même.