éditions Théâtrales Jeunesse

À partir de deux scènes : scène 3 « Le nouveau » pp. 18-24 jusqu’à « ils sont quand même beaucoup » et scène 10 jusqu’à « les oisillons se taisent dans les bois ».

Exercice : recherche préalable sur le regard

Le groupe séparé en deux (un : en recherche, l’autre : spectateur·rices). On demande aux élèves d’occuper tout l’espace défini, en marchant de manière neutre, les épaules dégagées. On aura tout d’abord fixé un papier de couleur ou un objet à hauteur des enfants, à l’autre bout de la salle : c’est là qu’ils devront porter leur regard.
Quand la marche est bien installée, l’adulte lance des consignes de regards mêlant des situations du texte et hors texte (on exigera le moins de mimiques possibles, le regard devra exprimer l’essentiel). Entre chacune, il frappe dans ses mains pour reprendre la marche.
Exemples de ce que l’on voit au loin : on l’admire/il fait peur/il stupéfie/il amuse/on le fuit, on ne veut pas le voir/on ne peut détourner le regard/on se moque de lui/on a pitié de lui etc.

On échangera les groupes pour que tous participent.


Mise en jeu : scène 3

Extrait mobilisé : « le nouveau » pp. 18 à 24 jusqu’à « ils sont quand même beaucoup » (voir Cheminer au cœur du texte D. : « Voir ou ne pas voir, penser ou ne pas penser ?)

Objectif : jouer le texte en réinvestissant l’ensemble des recherches de mise en voix/en espace et sur le sens du texte, le propos de l’auteur.

On choisira ici de répartir les rôles par groupes de 4, pour rester au plus près du texte, en le découpant en 6 parties :

  • du début à « Mais pas de singe s’il vous plaît »( le « troisième » jouant Maman Babouin)
  • de « et puis il arrive enfin » à « je crois mes amis que nous sommes en enfer » (les narrateur·rices joueront les créatures zébrées sauf le troisième qui va jouer l’Ours. On pourrait imaginer que lui se détache du groupe des narrateur·rices avant sa réplique « il porte une muselière ». Ce, pour qu’il puisse déjà endosser comme narrateur, le regard ébahi de l’Ours et le face à face avec « les créatures zébrées » apeurées.

NB : le terme "créatures zébrées" apparaît ici du fait de son emploi pour décrire les pensées de l’Ours, il s’agit d’une exception au terme "rayés" employée dans la pièce.

  • de « Le petit ours trotte » à « Papa Babouin : et se la coule douce » (jeu muet de l’ours regardant, riche à jouer).
  • de « Pardon, Papa babouin » à « oui c’est important le familial ici tu sais »
  • de « Après tout… » à « elle fait un tabac d’habitude »
  • 6 de « tu devrais faire un peu attention à « ils ont quand même l’air d’être beaucoup »

Pour les parties 4, 5 et 6 dans lesquelles seuls Papa Babouin et l’Ours parlent, on pourrait imaginer de grouper en chœur tous les ours successifs et tous les Papa Babouin. Les uns parlant dans leur partie mais tous jouant, même quand ils ne parlent pas : attitude corporelle à tenir en groupe ; pour l’Ours, bien se mettre d’accord sur où fixer le regard face au public ; pour Papa Babouin, exprimer dans le regard ou le sourire, la fausseté, l’obséquiosité, la menace, etc.

Dans ces mêmes parties, peut-être pourrait-on choisir que les acteur·rices-narrateur·rices "Le premier" et "Le quatrième" du groupe 3 restent sur scène comme observateur·rices du dialogue, ceci pour conserver la configuration choisie par Jens Raschke,. Mais la force des chœurs risque de les rendre inutiles. Donc essayer ce regard des narrateur·rices-témoins du dialogue, de la fausseté de Papa Babouin, de l’incrédulité de l’Ours, sorte de miroir des spectateur·rices.

On aura défini, auparavant, un endroit pour la petite scène entre Papa Babouin et Maman Babouin, un autre endroit pour la scène avec les zébrés, un pour l’Ours à son arrivée.
On cherchera à quel moment le narrateur quitte le groupe des narrateur·rices pour jouer l’animal : en prenant la posture ? en donnant la réplique de l’animal ? avant ces deux choses ? Vraisemblablement, comme c’est souvent la règle au théâtre, le déplacement avant de parler et d’endosser le rôle de l’animal sera préférable.
Ce travail en sous-groupes pourrait permettre des recherches en autonomie, présentées puis amendées par les autres groupes.


Mise en jeu : scène 10

Extrait mobilisé : « Les oisillons se taisent dans les bois » (Voir Cheminer au cœur du texte D : « Voir ou ne pas voir ? »)

Cette autre scène est proposée parce que, à la différence de la précédente, elle est entièrement dévolue aux animaux (joués par les mêmes acteur·rices mais sans narrateur·rices). Là où la scène 3 conduisait le plus souvent à un jeu adressé au public, la scène 10 permettra un jeu théâtral plus classique, adressé de personnage à personnage. Ici tout en gardant la simple posture, la gestuelle signifiante, trouvée antérieurement pour chaque animal (pas de jeu à quatre pattes), on pourra ajouter une démarche, s’asseoir, se lever, aller vers, s’éloigner faire vivre l’action et les sentiments. Le jeu sera plus libre pour les enfants.

On pourra décider là aussi de découper le texte en différentes parties et de le jouer en relais de 4 ( en cas de restitution du travail, il suffira que tous les acteurs figurant le même animal ait un élément de vêtement, pas nécessairement tous le même mais d’une même couleur ) :

  • du début à « Comme c’est mignon, il te prend pour sa maman, Papa Babouin »
  • de « Il faut qu’on parle » à « exactement » : on exprimera là le retournement de M. Mouflon, prêt à comprendre l’Ours mais prenant parti pour le chef Babouin dès qu’il parle plus fort (attitudes corporelles à trouver qui marquent bien cet aplatissement devant le pouvoir)
  • de « Mais qu’est-ce qu’il y a ? » à « J’en suis témoin »
  • de « tu m’as raconté que… » à « sûrement pas là d’où je viens en tout cas »
    On pourrait s’arrêter là à moins qu’un enfant ait envie de prendre en charge tout le monologue. Dans ce cas :
  • fin de la scène.

    On rappellera d’abord la situation de l’Ours dans les scènes précédentes 8 et 9.
    Consignes de jeu : qu’il/elle parle ou non, chaque acteur·rice jouant un animal participe à exprimer par son regard, un placement, déplacement, une attitude, un mouvement (éviter les fausses mimiques marquant par ex la colère ou la désapprobation, essayer de trouver la justesse de jeu) ce qu’il pense, ressent par rapport à l’Ours et par rapport au discours de Papa Babouin. Ce sera particulièrement vrai pendant le monologue.