éditions Théâtrales Jeunesse

Le Gardien de mon frère

de Ronan Mancec

Carnet artistique et pédagogique

Le Gardien de mon frère dépasse en réalité le cadre strictement scolaire et permet notamment au cycle 4 de travailler les compétences de la formation de la personne et du citoyen. Cela peut permettre de forger un véritable projet sur un niveau de classe et de construire un atelier théâtre en sus du cours de français pendant une courte période en obtenant quelques heures supplémentaires pour mener à bien la mise en voix et la mise en jeu jusqu’à proposer une restitution aux camarades. On pourra peut-être associer le professeur documentaliste au projet pour qu’il puisse faire travailler les élèves sur d’autres moments où les élèves seraient libres.

Pour le programme de français, la pièce pourra être abordée en tant que lecture cursive (car les programmes obligent à une littérature théâtrale davantage classique pour les lectures intégrales) dans la thématique « Vivre en Société/participer à la société » comme suit :

  • 5ème : « Avec Autrui, familles, réseaux. »
  • 4ème : « Individus et Société : confrontation de valeurs. »
  • 3ème : « Dénoncer les travers de la société. »

On pourra à juste titre demander aux élèves de rédiger un carnet de lecteur plus au moins guidé en fonction des niveaux pour appréhender et découvrir le texte. Le carnet de lecteur consiste pour l’élève à noter ses impressions au fil de la lecture, il prépare l’analyse du texte en ceci que les élèves repèrent eux-mêmes les conflits et les enjeux et les passent au filtre de leur perception. On peut donc demander tous simplement d’écrire des petits textes avec ce type de consigne :

« - Notez vos impressions (pas de résumé) sur le passage que vous avez lu : vos difficultés de lecture éventuelles, vos impressions (rire, sympathie pour un personnage, incompréhension, tristesse, nostalgie, sentiment de révolte, interrogations sur un sujet…) et justifiez (pourquoi ?), vos réactions sur le vif au moment où vous lisez. »

On pourra en fonction des niveaux de classe et/ou d’autonomie les guider davantage en posant des questions circonstanciées sur des passages précis sur lesquels on voudra attirer l’attention. Le mieux est encore de laisser les élèves s’emparer de cet exercice et de leur faire confiance. Ce travail est un préalable qui oblige l’élève à interagir avec l’œuvre et à rentrer lui-même dans un débat interprétatif. Il ne faudra surtout pas demander à l’élève de présenter ce travail à l’oral, car c’est en réalité une part de lui-même qu’il nous offre à lire, car la plupart se prennent au jeu et vont agrémenter l’ensemble de dessins, d’images, et de remarques personnelles. C’est là le point d’ancrage pour pouvoir faire travailler l’œuvre. On pourra dès lors lire l’ensemble de ses carnets, les évaluer sur les compétences liées à la formulation des impressions et à l’autonomie de lecture et partir véritablement de leurs travaux pour construire toutes les séances, en faisant référence souvent à des choses lues dans les carnets pour les rendre acteur de leur compréhension.

Il apparaît qu’étudier le texte en profondeur pourra être difficile et briser la dynamique théâtrale qu’on voudra lui insuffler : il faut se borner au travail de repérage et de choix de répliques décrit dans la partie cheminer au cœur du texte pour cheminer au cœur du texte avec les élèves littéralement. On pourra proposer une analyse plus poussée des scènes d’écholalie avec la séquence 26 de résolution ou plutôt de prise de distance finale pour comprendre le fil conducteur de la pièce. Il faut passer très vite aux exercices de mise en voix et de jeu car c’est là que les élèves vont principalement construire et accéder au sens de l’œuvre.