Certains thèmes de la pièce peuvent être sensibles, demandant une vigilance vis-à-vis des élèves. Si besoin, pour aborder sereinement les violences intrafamiliales en classe : https://eduscol.education.fr/2959/focus-prevention-des-violences-sexuelles-intrafamiliales-l-ecole.

Catherine Verlaguet traite souvent de sujets délicats, avec la sincérité de quelqu’un qui espère pouvoir réparer : il n’est qu’à lire sa dédicace. Elle aborde ici les maltraitances familiales, frontalement et délicatement à la fois. Les souffrances sont là mais les violences, elles, ne sont pas nommées, celles sur P’tit Lu sont « des marques qui font du bruit », tandis que Ludo se doit de « faire silence ». Son projet : montrer les chemins possibles pour se réinventer.

Parce qu’elle la ressent elle-même, Catherine Verlaguet ne craint pas de provoquer l’émotion des jeunes lecteurs, par une écriture « à nu » et un rapport direct entre les personnages et ceux qui les lisent ou écoutent.

Aussi préférera-t-on à des lectures à plusieurs voix de larges plages de lecture silencieuse ou offerte, puis l’expression du ressenti, avant d’aborder et d’expérimenter les caractéristiques dramaturgiques :

• un théâtre-récit établissant un rapport très proche au spectateur/lecteur (approche des adresses),

• une dramaturgie ne jouant pas sur un potentiel scénique mais sur la parole sans filtre des deux frères « abîmés » dans des monologues,

• une trilogie qui répond à la volonté d’être utile, en permettant que chaque petite forme puisse être jouée, indépendamment, partout où elle peut être utile ; ce qui entraîne aussi des contraintes dramaturgiques, habilement dépassées.

On pourra tirer profit de toutes les pistes proposées, quel que soit l’âge en les adaptant. Cependant, les parties I et II seront plutôt orientées cycle 3, la troisième sera plutôt pour les cycles 4 et seconde.