Objectif : reproduire le rapport intime et l’émotion que l’on a éprouvé en lisant.
On éclairera d’abord les notions de chœur et de coryphée.
Découpage : Suivant le nombre d’élèves, on répartira le texte par groupes (pas moins de trois, pas plus de cinq) sans se soucier du genre :
pages 11 à 12 « ça lui va bien. »,
page 12 « À l’époque » à page 13 « Nous, les dames, elles nous ont emmenés au foyer. »,
page 13 « Maman s’est battue » à page 14 « Moi, ça va. »,
page 18 « Moi, quand je suis puni » à « Moi, je suis pas puni comme ça. »,
page 19 « Je vois bien » à page 20 « tu comprends ? ».
Tous ces passages étant sombres, on pourrait y ajouter de la lumière avec les deux monologues de P’tit Lu :
page 43 « Je fais des robes » à page 44 « Y savent moins être uniques que les filles. »,
page 47.
Consignes :
On demandera de relire le texte silencieusement, puis de proposer ensemble une répartition du texte entre les lecteurs du chœur qui exprime :
le rythme donné au texte par la ponctuation, les passages à la ligne, les répétitions et formes des phrases (phrases nominales nombreuses) et/ou unités de sens,
les états successifs du personnage.
Pour toute lecture en répétition ou en « représentation », on insistera sur la tenue de la langue. On ne parle pas au théâtre comme dans le quotidien, même lorsque l’écriture paraît familière. On doit s’appuyer sur la matière même du langage : le plaisir à prononcer les mots, ne pas les abandonner comme dans la vie courante. Le texte doit être poussé devant soi, donné. Pour s’entraîner, on pourra s’amuser, à partir de phrases des monologues, à suivre le conseil de Suzanne Lebeau aux jeunes acteurs de ses textes : « Prenez les mots, appropriez-les-vous, mâchez-les, mangez-les et gardez-les au fond de votre cœur si possible. »
Répétitions :
Ce travail de répartition fait, on l’essaie debout et le corrige. L’adulte passe dans les groupes pour ajustements éventuels. On répète pour que chacun trouve son expression juste du sentiment particulier, en évitant la monotonie d’une lecture uniforme. On laisse la voix suspendue à la fin de sa phrase pour qu’on ait bien l’impression que Ludo ou P’tit Lu est seul à se confier au public.
Ceci fait, chaque groupe présente son travail. Les spectateurs assis sur des chaises, en arc de cercle, posent leur livre, se concentrent sur ce qui leur est proposé ; les lecteurs racontent, se confient (travail du regard) à leur « public », comme s’il ne connaissait pas l’histoire.