Il s’agira de résoudre au mieux la contradiction entre la nécessité d’exprimer toute la solitude blessée puis la confidence apaisée, et le brouillage de cette image dans l’espace, du fait du nombre de lecteurs. On recherchera différentes solutions avec le groupe.
Propositions éventuelles si la lecture était présentée :
le plus simple : on enfreindra « la règle » qui voudrait que les enfants/jeunes soient toujours tous sur scène, en attente de leur intervention. Pour garder cette intimité avec le public, on fera apparaître les chœurs comme en fondu enchaîné, l’un entre d’une autre coulisse, quand l’autre s’efface, sort. On déterminera deux placements : pour les chœurs de Ludo, à jardin mi-scène ; les P’tit Lu à l’avant-scène cour. On favorisera le regard, l’articulation, le placement de la voix en plaçant les camarades spectateurs loin des chœurs.
plus complexe, mais beau défi : dans une grande salle vide, les chœurs se placent à distance les uns des autres suivant la chronologie du texte. Dans l’entrée, on organise les spectateurs par petits groupes et leur explique le système de déambulation : un premier groupe est accompagné jusqu’au premier chœur (loin de l’entrée), qui lui confie son histoire. Le monologue terminé, le chœur se tourne vers le deuxième chœur pour indiquer aux spectateurs qu’ils doivent se déplacer vers lui (au besoin, un élève indique de la main le deuxième chœur). Pour éviter la cacophonie, on ne fait entrer le deuxième groupe de spectateurs que lorsque les premiers arrivent devant le troisième chœur, et ainsi de suite. Si les spectateurs sont trop nombreux, on reprend pour un second tour.
Un membre du chœur des pages 43 à 44 dira d’abord une phrase comme : « Après trois ans au foyer, grâce à Nora, son éducatrice, et sa découverte de la couture, P’tit Lu a trouvé la voie de l’apaisement. »
Cette proposition sera travaillée longuement car elle demandera une concentration de tous les chœurs.
Dans cette proposition au plus près du spectateur, il s’agira de trouver la plus grande sincérité.
