éditions Théâtrales Jeunesse

Mon grand-père, ce robot

de Sabine Revillet

Carnet artistique et pédagogique

Pour interroger un texte, il est essentiel de saisir son propos général : qu’est-ce que l’autrice a voulu raconter ici ?

Avant de rentrer pleinement dans la pièce, on peut se concentrer sur des éléments extérieurs qui nous donnent des indications sur son contenu, à commencer par l’objet-livre. Le titre tout d’abord : on sait qu’il sera question d’un grand-père robot. Cette idée est appuyée par le texte en quatrième de couverture, qui contient d’ailleurs une question : « Et si l’on remplaçait papi par un robot à son image ? ». La question, écrite comme si elle était prononcée par un personnage de la pièce, s’adresse tout autant à la personne qui lit ce texte et l’invite à y réfléchir. Cela peut mener à une discussion avec les élèves pour ouvrir des pistes de réflexion sur le sujet et en soulever les principaux enjeux (quelle est la différence entre un individu et une machine ? Est-ce que les deux sont interchangeables ? etc.).

Ouvrons maintenant le livre pour regarder la distribution (p. 6). On y apprend le nom des différents personnages, leur âge, les liens entre eux. Arrêtons-nous sur les trois Jacques : ce sont les seuls dont la fonction est explicitée dans le nom-même. On voit clairement que Jacques, le grand-père et Jacques, le robot sont deux personnages différents : ils sont sur deux lignes séparées. On apprend cependant que le fantôme dont il était question sur la quatrième de couverture est un prolongement du grand-père : ce « puis » indique un changement radical pour le personnage après lequel il ne sera plus du tout le même.

Ce changement est confirmé par les deux premières scènes de la pièce qui illustrent la fonction performative de la parole au théâtre : c’est le fait même de dire qui agit sur l’histoire et le parcours des personnages. La première (pp. 7-9), est une véritable scène d’introduction qui présente les personnages, et Jacques en particulier : on y apprend son nom, son âge, son passé, etc. La scène 2 (pp. 9-10) consiste en une discussion des parents, Damien et Garance, qui cherchent la meilleure formule pour annoncer à leurs enfants la mort de Jacques.

La situation de la pièce est donc posée : Jacques n’est plus, il sera remplacé par un robot ne parvenant pas à l’incarner, avant que son propre fantôme ne réapparaisse.